Des tournées vraiment mondiales ?

, par Pascal 8 commentaires

Le plus grand groupe du monde repart pour une nouvelle tournée importante. Rien de plus normal avec un tel prestige, me direz vous. Mais justement le groupe rock, n° 1 du marché devant les Stones, réédite-t-il vraiment une tournée mondiale ou celle-ci n’est-elle pas plus réellement ciblée ? Nous pouvons constater que seuls véritablement les USA et l’Europe Occidentale (malgré les 25 nations qui la composent…) seront à nouveau visités. Le Leg automnal sera à nouveau 100 % Nord Américain, et le Leg Asie Océanie s’il se réalise, sera au mieux trop anecdotique ou énigmatique pour peser lourd dans la balance.

Une vision Américaine du monde prédominerait-t-elle trop systématiquement chez U2 ?
La boussole d’un U2 planétaire, s’arrêterait-t-elle au compas du management du groupe, dorénavant plus scrupuleux des intérêts financiers que d’un quelconque message rock à transmettre à l’ensemble des continents ?
Cette stratégie est elle compatible avec le background social et politique du groupe ?

80’s : L’envol d’une conscience universelle ?

Revenons tout d’abord sur des faits éprouvés pour commencer notre analyse et essayons de dégager si U2 a véritablement adopté un statut de groupe mondial à travers le seul angle de ses tournées. Limitons nous au moment où leur renommée mondiale pouvait leur permettre d’envisager de réelles tournées planétaires, avec pour un maximum de fans la possibilité de les voir dans ce qui constitue leur essence même : la scène.

Que fait U2 pour sa première tournée réellement affichée comme mondiale , le Joshua Tree Tour? Après le rêve Américain accompli en 84/85, l’Europe conquise depuis plusieurs années, à nouveau les USA qui les consacrent en 87, U2 se lance sérieusement sur une bonne partie du Tour, dans la tournée des Stadiums. Mais est-ce pour autant que le groupe s’aventure dans des contrées moins connues et plus inédites pour lui ? Eh bien pas encore…. ! La priorité est aux deux marchés homogènes et majeurs entraînant une fois de plus une tournée bilatérale, mais …plus conséquente, dans la mesure où les racines de l’arbre de Josué sont ancrées encore plus profondément. U2 se préoccupe tellement de renforcer son implantation aux USA, que les prévisions pour l’Asie et l’Océanie seront reportées ciné die ; plus d’un an après exactement, et encore lorsque la sortie d’un nouvel album mi-studio, mi- live aux racines américaines, aura pour objet de convaincre ceux qui étaient un peu plus étrangers aux sonorités blues US.

L’Océanie et le Japon, voient donc enfin le célèbre groupe se profiler, l’Europe elle même aura droit à quelques dates bonus dans les principales salles, mais attention, l’Europe «Occidentale » s’entend, le mur de Berlin étant tombé de trop fraîche date pour que le groupe planifie en toute quiétude des shows de l’autre côté du mur abattu. La tournée Love Town de 1989/90 ne peut donc pas être assimilée elle non plus à une tournée planétaire, juste une tournée très bien ciblée, mais en aucun cas le prolongement de celle de 87.

90’s : Des ambitions planétaires

1992 :U2 à l’aube d’une nouvelle décennie et avec une nouvelle orientation musicale en poche, revient en force, bien décidé, mais à pattes de velours. Tournée et concept révolutionnaire qu’il faut bien rôder et où il faut surtout à nouveau convaincre fans et médias. Les USA accueillent une nouvelle fois prioritairement les premières dates Indoor.
U2 a beaucoup à prouver après de trois ans d’absence environ et un virage artistique à 180 degrés. Priorité donc aux marchés « porteurs », Etats Unis et Europe, mais en salle tout d’abord. Ces deux marchés conquis, le concept établi, U2 s’attaque à une tournée Outdoor des stadiums, qui débute toujours en 92, et toujours aux USA…

La véritable ambition est pour 1993, U2 pour la première fois adopte une vision planétaire en cohérence avec son discours. L’Europe des Stades, oui ! Mais malgré les franches évolutions politiques en Europe centrale, mais aussi à cause des conflits Balkaniques, les quatre Irlandais ne s’autorisent toujours pas à tenter le coup, seule une connexion vers un Sarajevo assiégé viendra relever un peu le symbole. A l’Est rien de nouveau donc pour U2, mais un réel prolongement s’accomplit cette fois-ci, l’Océanie et le Japon sont visités par le Zoome rang Tour, la boucle planétaire est bouclée. Les quelques déboires financiers ça et là, viendront pourtant modérer, pour l’avenir, cette réelle débauche d’effort universel.

1997, U2 souhaite conserver ses ambitions planétaires, mais de manière plus réaliste et financièrement équilibrée. Les grosses dépenses technologiques et conceptuelles risquées de 93 sont passés par là, une orientation musicale aussi à défendre massivement, en regard des circonspections naissantes chez quelques médias et fans. Faire différent donc mais si possible toujours en grand comme en 93.
Avec un nouvel angle d’attaque, le « PopMart Tour » accuse tout de même un gigantisme disproportionné dans la mesure où pour la première fois, même les marchés les plus rémunérateurs seront plus volatiles. La tournée des stades américains et européens ne rencontrera pas partout le succès escompté.

Par contre et c’est à souligner, U2 s’oriente plus sûrement vers de nouveaux marchés et multiplie les démarches symboliques. Enfin ! serait-on tenter de penser, le groupe accorde plus directement son discours à ses actes ! L’Amérique du Sud avec entres autres le Chili, Sarajevo, Belfast, pour l’Europe et ses fractures à soulager. L’Afrique du Sud affranchi de l’Apartheid. A nouveau le tour du globe avec l’Océanie et l’Asie hélas toujours ciblés sur deux pays seulement l’Australie et le Japon.

00’s : Des tournées exacerbées mais bilatérales

Cette volonté de parcourir toute la planète ne résistera pas ni aux temps, ni aux leçons financières apprises des tournées 90’s. U2 se fait peut être un peu plus vieux et ne souhaite plus courir le globe, leur stratégie commerciale plus vraisemblablement est mieux canalisée. En 2001 et pour l’Elevation Tour, U2 est manifestement bien revenu de ses rêves de grandeur concernant (tout au moins) ses tournées : Plan Marketing mieux conçu, début de pénurie entretenue, il faut redonner « envie ».
Le groupe revient, non seulement aux sources du rock, mais conçoit désormais son évolution scénique au milieu de rings plus restreints mais désormais plus rentables. Le retour d’une forte notoriété et d’un business gagnant à coup sûr est à ce prix. La démocratisation pourtant bien réelle depuis plusieurs années de l’Europe de l’Est, mais en devises encore trop incertaines pour « Paulo » ne voit toujours pas U2 y sauter le pas. Les faits et les résultats leur donnent raison, cette tournée recentrée est un franc succès : commercial, artistique, populaire. U2 est redevenu un mythe vivant, un groupe à apparitions comptées et décomptées, et les voir sur scène devient un véritable « challenge ».

2005, Vertigo Tour, la nouvelle tournée, dérogera-t-elle à cette nouvelle règle ?
Pas vraiment et même si les Stadiums Européens (se remplissant à vitesse « grand V ») viendront contre balancer la tournée « réconfortante » des salles Nord Américaines, on ne sait encore rien des intentions de U2 pour les autres continents. Pire, mis à part la Pologne pour une seule date, le monde bouge, mais U2 souffre toujours d’une réelle cécité en ne se tournant pas vers de nouveaux pays, pourtant aptes désormais à les recevoir en toute quiétude.

On ne peut prétexter nulle aventure à cela, lorsque que l’on sait que d’autres groupes rock majeurs, ne ce sont pas privés de visiter déjà quelques pays en plein essor politique et économique. Quid de la Russie, sa Place Rouge déjà utilisée par un Mac Cartney ? Quid des nouveaux pays membres de l’Union Européenne ? De l’Asie continentale, avec une Chine et des pays limitrophes en pleine explosion économique ? Beaucoup de questions demeurent en suspens après plus de cinq tournées aux ambitions dites « mondiales ».

Syndrome du Colonel Parker ?

U2 correspond-il encore à l’image que l’on s’en fait et qu’il veut donner? Mais surtout qui prend les décisions ? Qui dirige ?
Il semblerait bien que leur leader lui même ait réalisé le distinguo entre ses rêves mégalomaniaques et planétaires, et ce que représente le groupe dans son ensemble. Bono, à travers le globe, se conjugue désormais au singulier et loin des foules de fans déchaînés.

Le destin financier et économique du groupe, s’il n’a jamais été réellement abandonné des mains de Paul McGuiness, est plus que jamais de son ressort. En vrai « Colonel Parker » du nouveau millénaire, Mc Guinness n’oriente son groupe qu’à coup sûr. Terminé les approximations d’un PopMart Tour. Le terrain du business est quelque chose de trop sérieux pour le laisser décidément dans les mains d’un Bono très doué mais parfois dilettante.
Une tournée, Mesdames, Messieurs, cela se prépare le plus en amont possible, business plan et donc anticipation, la rentabilité commerciale du groupe doit aussi se traduire fortement dans les concerts. De ce constat hyper réaliste, découle tout naturellement, les « marchés » à visiter et ceux à éviter. Il est simplement regrettable que ce calcul au plus près de la réalité du terrain, demeure quand même frileux, lorsque d’autres groupes « multinationaux », tentent encore de nos jours quelques lieux plus éloignés de leur certitude.

La leçon retenue du succès de l’Elevation Tour en 2001 a porté ses fruits.
U2 n’est déjà plus un divertissement, plus que de la simple musique, mais un événement à part entière à entretenir très intelligemment. Mc Guinness/Principle/Clear Channel; le tiercé machiavélique ? Sans aucun doute ! Mais il est dommageable qu’à cet exercice «efficient», U2 semble avoir délaissé son message initial et surtout laisse à d’autres groupes pourtant moins « visionnaires » à la base, le soin d’être les précurseurs dans des lieux pourtant « à la main » des rockers Irlandais ! Pour ne parler que des Rolling Stones, seul groupe capable de rivaliser encore avec eux dans le gigantisme des tournée mondiales, nous pouvons observer qu’ils se sont aventurés depuis plusieurs années, en Asie continentale, avec Hong Kong, Singapour, la Chine, et ont déjà largement écumé une Europe plus Orientale… U2 ou plutôt leur « Parker-Guiness » de manager a semble t’il encore entériné pour 2005 une attitude aussi peu ouverte, face à un monde pourtant en pleine évolution. Malgré ces fortes motivations financières, il existe certainement d’autres explications moins matérialistes qui leur reviendra de nous délivrer peut être un jour…

Par deux fois seulement, à l’occasion des tournées Zoo de 1993 et du PopMart 1997, U2 a véritablement tenté des velléités planétaires. Mais pour les plus chanceux des fans, à raison d’une fois toutes les 4 ans a minima et de beaucoup plus pour d’autres continents, ce fut trop peu pour un groupe qui prétend afficher une notoriété mondiale.

U2 s’est donc bien métamorphosé en un redoutable et juteux business-band sous l’angle de ses tournées. Il le doit en grande partie à son manager, mais à ce mode de fonctionnement, peut-on encore le considérer comme un groupe planétaire ? U2, pour imprimer sa marque dans l’histoire de la musique, ne devrait-il pas être aussi LE groupe qui détecte et accompagne une telle mutation du monde, en s’affranchissant réellement, à un moment ou un autre, d’un bilatéralisme plus vraiment d’actualité.

L’image et le son s’ils nous donnent, grâce aux nouvelles technologies, une proximité virtuelle, ne rendront jamais la chaleur et la ferveur du groupe en concert. Dans son plan de communication fort bien huilé, U2 a peut-être oublié envers une partie non négligeable de ses fans, et cela à travers toute la planète, une chose toute simple mais essentielle pour conserver la flamme…le contact !

Discussions

8 commentaires ont été publiés pour cet article.

Bonovoxedge

Hello Fifie,

Tu as raison sur toute la ligne. Mais il lui maque un prix qu’il mérite plus que tout et surtout plus que Arafat nominé lui aussi il y a 3 ans.

Le PRIX NOBEL DE LA PAIX. Enfin consolons nous il a quand même été nominé 2 foix.

A plus,
Bonovoxedge.

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Fifie

La quasi totalité de ce qui a été dit dans cet article est véridique mais il ne faut pas oublié ce que fait Bono et ses compagnons en aidant les plus pauvres comme tout le monde le sait.
D’ailleurs ils ont étaient plusieurs fois récompenser pour leurs actions par des remises de prix. Ce n’est pas tout les groupes musicaux qui peuvent se venter d’avoir reçu de telles récompenses ni chacun d’entre nous et surtout pas moi.
Tout ca pour dire que c’est facile de juger les autres sur leurs actes mais très difficile de se juger soi-même.

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Pspa

Oui je souscris à pas mal de vos points de vue, mais concernant les Stones, je compare U2 en terme de notoriété, et force est de constater que même avec quelques années de moins, ont peu déja appliquer un comparatif sur "les tournées mastodontes"

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fabio

Il est clair que U2 préviligie le business.
La comparaison avec les stones est juste.
Et 20 ans arrière ,il était difficile pour les groupes de rock de jouer à l’Europe de l’Est because mur de berlin .

Très peu de concerts que cela soit en Afrique ou Europe de l’Est , cela fait bien longtemps qu’il est devenu un luxe pour les voir meme en Europe sachant la difficulté que j’ai eu par exemple pour avoir des places.
Un groupe qui se dit universel ,c’est quand même décevant .
C’est devenu un groupe de riche et le portefeuille de bono n’a rien à envier à jagger.

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Bonovoxedge

Ok je suis d’accord avec vous certain pays sont boudée mais quand vous qualifiez U2 comme groupe de riche (ce qui n’est pas faut) et que vous cité les rolling stones là je ne suis pas d’accord car les stones sont également un groupe de riche. La comparaison est également impossible vue la différence d’âge entre les deux Groupes. En effet les rolling stone ont + de 20 ans de différence et ont accumulé suffisamment d’argent pour prendre c’est risque même chose pour Paul Mcartney (qui entre nous dit est un groupe et un chanteur que j’apprécie également). Vous direz U2 aussi mes nous ne sommes pas dans leur compte. De plus si l’ont retourne 20 ans en arrière je ne suis pas sur que les stones faisait à l’époque des tournées planétaire. Pour Exemple sur le site officelle des stones vous pouvez voir quand 81 et 82 ils se sont contentez des Etats-Unis et de l’europe. Il ont bien fait un passage en 66 en australie mais ils auront attendus un peut plus de 15 ans entre 66 et 82. Ils ont peut-êtres aussi trouvé cela peut rentable.

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Fleury

Focus: How To Make A Financial Bomb

Sunday Times, March 27, 2005

Robert Lusetich

U2’s money-making schemes, from venture capital to sponsorships, have become as finely tuned as their music, writes Robert Lusetich in Los Angeles

When the U2 marketing juggernaut rumbles onto the stage tomorrow night in San Diego to kickstart the band’s latest world tour, it will also begin a process which is likely to make the world’s top rock act almost €200m richer by the end of the year.

Apart from sheer longevity, what sets the group apart from others of similar vintage is an unparalleled ability to keep grinding out new material and turning it into hard currency.

Paul McGuinness, the group’s savvy manager and equal partner, has left nobody in any doubt about what the latest tour is all about.

“They are determined not to become their own kind of tribute band,” McGuinness told a Canadian newspaper last week. “It’s not a greatest hits show. It’s very important to us to get the new material into the spotlight, so you can expect most of the new album will feature in the set.”

In other words, as well as providing the customary merchandising opportunities, this tour is all about increasing sales of How to Dismantle an Atomic Bomb, the band’s latest album, which has already sold an estimated 9m copies worldwide.

LAST YEAR’S Sunday Times’s Irish Rich List put U2’s collective wealth at €617m, which ranked them seventh in the country. This year’s list, which will be published next weekend, is expected to show a slight increase.

This fortune has been amassed with the not inconsiderable help of the band’s tax-free status under the artists’ royalty exemption scheme allied with McGuinness’s business savvy. It is now the basis of a sprawling, multi-billion-euro business empire that ranges across property, media, clothing and new technology.

U2 are, in McGuinness’s words, that “rarest of things: a major touring attraction that is still having No 1 records all over the world after 25 years”.

If initial estimates are correct, the new tour could bring in $250m (€193m), well above the $143m reaped from the 113 shows on its last spin around the globe in 2001.

The current tour comprises 103 dates, with more being added all the time, keeping the band on the road until just before Christmas. A 28-date initial sweep across North America will be followed by 30 gigs in Europe, from where it is back to America and Canada for another 45 performances.

The daily numbers are impressive. The 160,000 tickets for the the two shows in June at Dublin’s Croke Park were sold in 50 minutes, at prices ranging from €68-€90. With the tour visiting stadiums of similar size this suggests a gross income of more than €5m a day, and that’s before merchandising and album sales are totted up. Even taking account of the expense of hiring each venue and setting up and dismantling the set, it makes for an enormously profitable venture.

In rock terms U2 have performed the remarkable trick of managing to retain artistic credibility without pretending to loathe commercialism. For Bono, the lead singer, part-time messiah and focal point, the two are not mutually exclusive.

“What’s wrong with wanting to be a big commercial band and also an art project?” he once mused. “The notions that you can’t do that are retarded. If you are a writer and you write a book that captures the public’s imagination and it becomes a bestseller, does that take away from the book you wrote?” The singer is one of the driving forces behind Elevation Partners, a venture capital fund that is currently in a bidding war for Eidos, the troubled British computer and video game maker that spawned the Tomb Raider series and its cyberheroine, Lara Croft.

Bono’s group has bid $135m cash in the attempt to secure what would be Elevation Partners’ first investment. The singer is in constant contact with his partners through wireless e-mail.

Bono has always been happy to serve both God and Mammon. In October, the multi- million-dollar deal the band signed with Apple Computers to put U2’s new album and back catalogue onto the company’s iTunes service together with a customised U2 iPod added $2 billion to Apple’s market value. Despite criticism from some fans that the deal is the ultimate “sell-out”, the band has managed to shrug off the increasingly naive-looking “purists” who still think rock should be about rebellion.

Defending the iPod move — which nets the band $25 from every U2 iPod sold — Jimmy Iovine, the head of Interscope Records who once produced U2, said it merely reflected the technological and societal changes. “When we were kids, doing a TV ad, appearing on the Super Bowl halftime show or singing at the Grammys would be a bad move for credibility, but not any more,” he told the Chicago Tribune.

U2 chose Apple — after turning down three $20m offers to appear in television commercials — because it managed to “fit what they wanted to do aesthetically” and reached a younger audience with a hip, in-demand product. Not coincidentally, within 72 hours of Bono and the boys endorsing the iPod, Apple’s share price hit a 52-week high of $53.20.

“The iPod adds a very important step in the transition of the record industry,” Lovine said. “You’ve got to think like the kids, and this is legit in their heads. Television is a way to reach that audience, because it’s harder than ever to get radio play today.”

That desire to keep a line of communication with each new generation of fans has come to define U2. It has also, not by coincidence, made them hundreds of millions of dollars, for which Bono credits McGuinness. “The biggest bodyguard of all has to be our manager,” Bono said at the Rock and Roll Hall of Fame induction ceremony in New York earlier this month. “The reason no one in this band has slave scrawled across their forehead. Thank you very much.”

U2 may acknowledge McGuinness as the financial brain behind the band but this has not prevented Bono, the Edge, Larry Mullen and Adam Clayton dabbling in the world of business themselves — albeit with mixed results.

In contrast to their high- energy publicity machine, the four Dubliners have largely managed to keep their investments low key with the exception of numerous property deals. Aside from sprawling pads in the wealthy Dublin suburbs of Dalkey, Killiney and Sutton, they individually have properties in London, New York, New England, Malibu and southern France.

Their collective forays into property investment have proved less successful. Bono was forced to give a loan of almost €4m last year to the Clarence hotel, which he co-owns with the Edge and Harry Crosbie, owner of the Point, to keep it afloat after sustaining years of losses.

An investment in the Dublin branch of Planet Hollywood in 1998 proved to be another bad move for the band. The outlet was forced to close its doors, having struggled since it opened.

The U2 front man has also launched a clothing range, despite the unlikely self-deprecating admission that “the man who brought you the mullet” knows absolutely nothing about fashion. Bono and his wife, Ali Hewson, have teamed up with Rogan, a men’s clothing designer, to produce a range of jeans and T-shirts under the brand name Edun — nude spelt backwards.

The product line is intended to promote social awareness about restrictive trading practices that work to the disadvantage of Third World countries.

While Bono concentrates on his various international campaigns it is McGuinness who continues to cut innovative deals on behalf of the band. Selling more than 100m albums ensures weal
th no matter what the deal, but in 1993, he negotiated the band a 25% royalty rate — significantly more than the industry norm — with the band’s then-label Island, as well as a $10m advance for each album.

With Interscope, the advance has gone up to $12m and some reports suggest the band was getting up to $5 on sales of some units of the November- released How to Dismantle an Atomic Bomb.

Beyond that, there was the deal, reportedly worth $100m, to conduct all tours through Clear Channel’s concert arm, TNA Productions, as well as merchandising, licensing and investments in properties and in other forms of entertainment, such as McGuinness’s punt on Riverdance, which reportedly netted early investors a return of 2,000%.

“We improvise to a certain extent,” McGuinness once told an industry magazine. “The band have always been aware that we exist in a commercial world and, to maximise the creative possibilities of being a big rock band, you have to pay attention to the business.”

The four schoolboys who began practising in drummer Larry Mullen’s kitchen in 1976, have managed to reinvent themselves into a fourth decade. “We’re back, we’re applying for the job,” Bono said in 2001. “The job is: best band in the world.”

In an era when gigs sell out in minutes, the secondary market in tickets on the internet is perhaps where the marker of such success lies.

On Friday there were nearly 7,000 separate offerings on eBay, the auction site, of U2 tickets. Some were asking close to $1,000 for tickets sold by promoters for $165.

Which is not as bad as gouging ticketing agencies — premium seats for shows in Los Angeles next week are going for $1,500, while Silicon Valley types are being offered tickets in San Jose for as much as $2,850 apiece. Front and centre at New York’s Madison Square Garden will cost as much as $3,420 for a seat.

U2 are at the top of the ladder in the rock star game. “They are champions,” McGuinness told Vanity Fair last year. “They hold a title. And if anyone wants to try and take that title away from them, they’re welcome to try. But until then, we’re holding on to it.” And to the money, of course.

(c) Times Newspapers Ltd. 2005

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Nomads

je penses exactement la meme chose !!!

On peut aimer , adorer U2 , une chose est sure , je ne comprend pas pourquoi il y a tant de dates aux USA !!

A vrai dire j ai regardé les capacités des stades !!
et j ai compris aussi !!!
La tournée en Europe sera uniquement faite dans des Stades immenses !! on aura une ambiance hallucinante !! j ai eu des places pour le 9 juillet !! j ai hate croyez moi !!

oui y a plus de dates aux Usa , mais sincerement si on comptabilise tout les stade en europe et toutes les dates aux USA , je penses qu on sera bien plus nombreux a etre allé voir U2 en Europe !! Reste pour de vrai le probleme de l Asie , Australie , j ai lu que pour le moment rien n etait prevue , pourtant Sidney et Melbourne sont des lieux ou ils feraient le plein !! enfin bon :)
une tournée de presque un an !! je tire mon chapeau quand meme

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Atomic Mofo

Exactement! Bel article et qui incite à une franche réflexion
U2 groupe Mondial ou groupe de riches ?
Les faits commencent sérieusement à parler pour eux,
Quant au Leg 4, c’est mal parti…

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