Rescapés de San Diego

, par Bert & Cyril 2 commentaires

Elle fut longue a venir, mais tout vient à point à qui sait attendre… Des problèmes techniques nous ont empechés de vous livrer les revues annoncées juste après les concerts de San Diego. C’est donc avec quelques jours de retard, et un peu de recul, que nous vous proposons notre analyse des deux premiers shows du Vertigo 2005, avec une revue titre par titre .

City of Blinding Lights :
Ouverture surprise pour nous. Là où nous attendions Vertigo, où espérions Love & Peace, U2 nous propose son nouvel hymne en intro de concert. Un titre enlevé, et très communicatif ; finalement une vraie audace pour le groupe qui depuis le ZooTV avait toujours lancé ses concerts avec des chansons plus sombres ou plus rocks. La foule répond présente et entonne des « oh you look so beautiful tonight » à l’unisson de Bono. A noter que Adam Clayton joue la partie clavier sur l’intro de la chanson.

Vertigo :
Le voilà. Bono se dechire la voix en hurlant le «catorce» et le public avec. C’est clairement le début des hostilites pour le concert. Si Vertigo n’est probablement pas le meilleur titre de U2, il est certainement l’une de ses plus belles trouvailles, en particulier pour le live. Un riff détonnant, des paroles puissantes et le fameux break «made in U2», qui fait s’envoler les spectateurs. Nous voila plongés dans une intensité rock dont nous ne sortirons plus d’ici la fin du show. A noter, la furtive – mais très belle – apparition de Story for Boys sur le break, qui permet à Vertigo de se finir deux fois !

Electric Co. :
Un drapeau de Boy descend sur le derrière de la scène. De simples lumieres blanches accompagnent ce retour aux 80’s tant esperés par les « Die Hard fans ». La voix de Bono étant à la hauteur de l’événement, le public reste stupéfait pendant un long moment avant de réagir et de provoquer une ferveur digne de cette chanson magique.

An Cat Dubh (1er soir) :
Passage au bleu pour la lumière, et voila Bono qui rampe tel un felin sur le catwalk. S’adonnant à quelques photographes, le chanteur se laisse bercer par la guitare envoutante de Edge qui n’a rien perdu du son de l’époque.

Into the Heart (1er soir) :
Pour finir cette rétrospective, retour à la simplicite blanche. Bono remercie son guitariste pour la virtuosité de son jeu. On aurait aimé que le groupe enchaine avec « Out of Control », mais on ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas ?

Gloria (2ème soir) :
Voilà une superbe surprise. Plus apercu en concert depuis la fin des années 80, Gloria enchante tous les fans de la première heure, et conquiert même les plus jeunes. Une interpetation simple, efficace, et diablement rock !

Beautiful Day :
Aux toutes premières notes, le public crie sa joie d’entendre ce qui semble être LE tube de U2 aux Etats-Unis. Joué dans le même style que lors de l’Elevation Tour, Bono montre que ses capacités vocales sont redevenues immenses, et que U2 a clairement decidé de ne pas accorder de repis à ses spectateurs.

With or without you (2ème soir) :
Mais non, elle n’avait pas disparu ! Cela dit, cela faisait bizarre de ne pas l’entendre le 28 mars. With or without you avait été de quasiment tous les concerts depuis son apparition sur Joshua Tree. Son absence lors de l’ouverture du Vertigo Tour prouve que U2 a bien l’intention de ne pas faire de tournée best-of et qu’ils entendent surprendre encore et encore.

New Year’s Day :
L’un des deux chroniqueurs de cette revue n’avait pas envie de l’entendre, et l’autre oui, mais nous devons avouer que ca en valait la peine ! New Year’s Day conserve toute son energie intacte, préservant un formidable pontentiel pour les concerts. Edge s’en va jouer quelques notes sur le piano situé sur l’elipse et fait résonner ses notes crystalines uniques.

Miracle Drug :
Nous nous doutions que cette nouvelle chanson serait un grand moment des futurs concerts de la tournée, et pour ca, au moins, nous ne nous étions pas trompés. Une montée en puissance qui arrache des frissons à toute la foule, voire même quelques larmes. L’intensité avec laquelle Bono regarde – admire – Edge lors de son couplet prouve comme le groupe est motivé et heureux de se retrouver parmi ses fans. Le premier soir, Bono rappelle que la tournée a failli ne pas avoir lieu, remercie le public pour avoir attendu de nombreuses heures dans la file d’attente, et s’excuse à nouveau pour les problèmes de billetterie. Le surlendemain, le chanteur profite de l’intro de Miracle Drug pour rappeller que le groupe est encore en répétitions, qu’ils ont besoin de se « trouver » à nouveau sur scene et qu’il leur faut prendre leurs marques avec le public. Il reclame un peu de patience avant que tout ne soit parfait, exactement ce qu’il nous confiait le jour précédent lors d’une rencontre fortuite devant le Sports Arena de San Diego.

Sometimes you can’t make it on your own :
Enfin un moment de repis penserez-vous… et bien, non ! Malgré le tempo plus lent que les titres précédents, U2 poursuit sur sa formidable intensité et nous offre une interprétation très enlevée de cette chanson si particulière pour le chanteur du groupe. Sur les écrans LED, un homme seul et sans visage marche inlassablement…

Love and Peace or Else :
Ca devait être un moment à part, ce fut un moment grandiose. La lourde basse d’Adam résonne encore dans toutes les têtes des spectateurs. Larry rejoint – seul – Bono sur le devant de l’elipse pour s’atteller devant une mini batterie. Fidèle à la version album, le groupe lache toutes ses forces dans ce morceau si particulier du dernier album, et lorsque Larry rejoint sa place, c’est Bono, orné d’un bandeau siglé de signes religieux, qui prend les baguettes du batteur pour finir le morceau tel un fantassin devenu fou.

Sunday Bloody Sunday :
Enchainement immediat avec Love & Peace, le morceau mythique du groupe retrouve une place quasi identique à la sienne de lors de la tournée précédente. Une version sans surprise, avec une batterie puissante, au son très militaire. Au moment de la deuxième fin habituelle du titre, The Edge et Adam en profitent pour changer leurs instruments et lancer…

Bullet the Blue Sky :
Energie à revendre, guitare hyper aigue, tout est là pour le morceau rock inamovible de U2 (si l’on excepte Until the end of the World étrangemment absent). A la fin de la chanson, Bono, le bandeau sur les yeux, chante quelques lignes de The Hands that built America, morceau favori des fans francais :-) Transition vers de la douceur et des frissons…

Running to Stand Still :
Quelle divine surprise ! Rangé au placard depuis 1993, ce titre de Josgua Tree refait son apparition pour le bonheur de tous. Edge a rejoint son clavier et remplace Bono lors des refrains que le chanteur ne veut pas prendre le risque de chanter, sous peine d’abimer sa toute nouvelle voix achetée a prix d’or au K-Mart du coin… La chanson se termine par des Hallelujah annonçant le texte de la Déclaration des Droits de l’Homme, lu par un enfant sur les écrans geants. Le texte a été raccourci par rapport à ce qui avait été presenté aux spectateurs du Final Dress Rehersals, alors que sa durée depassait les neuf minutes, l’intermède en dure maintenant quatre.

Zoo Station :
Nous savions que le groupe l’avait repeté, mais de la à l’integrer à la nouvelle setlist, il y avait un pas de géant que nous n’osions pas franchir… U2 l’a fait pour nous ! Comme pour Running, retour en 1993, avec écrans flashants, Bono reprenant ses anciennes postures (on sent clairement sa propre parodie) et Edge le croisant sur l’elipse, micro-casque à la bouche pour les refrains. Et comme l’une ne pouvait pas aller sans l’autre, Bono l’annonce « He’s back ! »

The Fly :
Oubliée l’interprétation remaniée de 2001, retour au gros son de 93 pour une version ultra rock, guitare saturée et écran à messages pour le retour de notre ami la mouche. The Fly met la foule en delire et provoque presque un incident dans l’arriere-scène d’ou une spectatrice, voulant s’approcher au plus pres de Bono, manque de tomber… manquerait plus que ca, tiens !

Elevation :
Mais où vont-ils s’arrêter ?! On pensait que ce titre, à l’instar des autres chansons d’ouverture, serait remis dans les tiroirs, il n’en fut rien. Avec une intro prolongée, et un Edge grattant sa guitare juste ce qu’il faut pour que la foule retienne son souffle, le morceau ne decolle qu’au debut du 3ème couplet… comme on dit, plus c’est long, plus c’est bon ! Le deuxième soir, Bono se mélange les pinceaux dans les paroles du second couplet et fait se tordre de rire Larry Mullen qui voit que son partenaire rame un max. A noter que le chanteur bénéficie maintenant d’un cahier avec les paroles des chansons pose juste devant lui. La vue qui baisse peut-etre ?

En tous cas, c’est le moment du break. Bono ne manque pas de s’en amuser et dit que c’est une habitude et que nous savons ce qui va se passer…

Pride :
On ne peut pas dire que nous étions entousiastes aux premieres notes de Pride, pourtant le public, lui, semble ravi. Ce morceau emblématique emporte la foule et permet a Bono d’adresser son message de tolérance et d’égalité. « Le rêve du Dr King n’est pas qu’un rêve americain. C’est un rêve suffisament grand pour s’adresser au monde entier. Européens, Américains, Asiatiaques, Africains, tous doivent avoir les mêmes droits et les mêmes chances ». Bono demande à la foule de chanter la fin du morceau pour l’Afrique… C’est chose faite.

Where the Streets have no name :
Ne nous le cachons pas, le premier soir, ce morceau fut un peu baclé. Intro un brin courte, Bono figé, il manquait un zeste de magie. Certains aimerait que Bono recommence à courir lors des premières notes du morceau, d’autres reclament le retour des lumières blanches au lancement, bref, un vent de contestation souffle en Californie ! Cependant le deuxième soir, les choses rentrent un peu dans l’ordre, sans qu’aucun voeux ne soit exaucé. Les ecrans LED projettent les drapeaux des differents pays Africains, et la salle se retrouve totalement eclairée au moment habituel de la fin du titre.

One :
Morceau choisi pour lancer le discours de Bono pour la « One Campaign ». Il demande à ce qu’un million d’americains s’investissent pour faire reculer la pauvreté et la maladie en Afrique. Les écrans diffusent un numero auquel chacun peut envoyer un sms avec son nom, celui-ci étant diffusé ensuite sur les écrans de la tournee. Petit problème technique le premier soir où rien n’est aparu, tout est cependant rentré dans l’ordre le 30 mars. A priori, les messages venants de téléphones étrangers ne fonctionnent pas. A noter que ceux qui ont envoyés un texto ont ensuite recu une reponse de Bono les remerciant de leur soutient.

All Because of you :
Retour au rock, avec ce titre energique de « How to Dismatle an Atomic Bomb ». Même si il est bien agréable de l’entendre si tard dans la soirée, sa place l’étouffe un peu au milieu de titres plus engagés et surtout beaucoup plus lents. Du coup, on ne l’apprecie pas à sa juste valeur, dommage…

Yahweh :
Première interprétation ratée de ce morceau que U2 a decidé de jouer accoustique. Larry joue du clavier, « multi instrument man » dixit Bono, mais la sauce ne prend pas. Il faudra attendre le 2ème soir pour que le groupe trouve la bonne mesure et permette à ce joli titre de s’exprimer au mieux. On pensait que cette chanson cloturerait le concert à la manière d’un Walk on, en fait, c’est une version douce, presque ballade, qui nous est proposée, et c’est bien ainsi.

40 :
Comme au bon vieux temps, Adam et Edge échangent leurs places. Le public la reclammait depuis tellement de temps (84, selon Bono) que le voilà enfin recompensé. Une version très simple, Bono profitant des dernières notes pour éclairer le public avec un projecteur avant de quitter la scène, et d’être rejoint par ses compères un à un. Larry se permettant de son côté un petit solo de batterie. Le 30 mars, quelques petits problèmes de clé (avis aux musiciens) ont troublés Bono, qui était clairement en décalage par rapport à Adam et Edge. Ce petit souci retabli, ils ont fini le titre normalement avant de s’envoler vers Anaheim…

Forcément, nous avons été heureux et comblés. Nous avions fait ce si long chemin pour découvrir tout d’un bloc, se refusant délibérément d’avoir la moindre info venant des Reharsals de Los Angeles. Et nous serions en dessous de la vérité si nous disions que nous avons été enchantés par ce que nous avons vus. Non seulement le groupe dégage une énergie, une envie et un plaisir communicatif (il faut voir Bono bondir sur place juste avant de chanter One), mais en plus, il semble bien qu’ils aient décidé de ne pas se laisser aller à une routine ennuyante pour eux comme pour nous. Au placard les morceaux attendus comme Until the end of the World et les jeux de scène prévus à l’avance, Bono se cherche encore sur scène, et il n’est pas sûr du tout qu’il ait envie de se trouver trop vite.

Personne n’a été indifférent à ce retour rock. Si l’album avait déçu certains fans car manquant justement de cette force, ceux-ci seront bientôt comblés lorsque les autres jeunots irlandais débarqueront sur le sol européen pour botter quelques fesses !

Discussions

2 commentaires ont été publiés pour cet article.

Pascal

back to the roots

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Fifie

Merci Cyril pour l’article qui ma procuré des sensations et donné vraiment l’envie de me précipiter à un concert de U2 même si je n’ai pas réellement besoin de cet article pour avoir envie d’y aller.
On peut constater qu’avec un peu de patience tout rentre dans l’ordre concernant les petits cafoulliages de ce début de tourné.

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