Tout commencera par Vertigo

, par Cyril Aucun commentaire

Tout commencera par Vertigo, et ensuite… Ensuite U2 va devoir trouver le bon équilibre entre la promotion de « How to Dismantle an Atomic Bomb » et la place faite aux grands succès du groupe, plus quelques bonus pour les fans de longue date. Comment va se construire la prochaine setlist ? Surprise, pas surprise ? Il est temps de jeter un oeil sur ce qui nous attend avant que ne débute le grand show du Vertigo 2005

Un tour d’horizon sur les possibilités live du nouvel opus.

Vertigo. Plus la peine d’y revenir, la grosse pêche pour ouvrir le concert, on peut malgré tout déjà regretter la trop forte ressemblance avec Elevation, mais passons.

Miracle Drug. Déjà trois interprétations live, une playback/live au CD:UK et deux « vraies » à Dublin & Brooklyn. Là rien à dire non plus, ce titre est magnifique, une intensité qui touchera forcément le coeur des spectateurs, un futur must.

Sometimes you can’t make it on your own. Ca va pleurer dans les chaumières, et probablement sur scène. Il y’aura forcément des soirs de blues pour Bono, et chacun ira de son coup d’oeil pour voir si le chanteur versera une larme en souvenir de son « old man ». Le single marche pas mal en Europe et devrait partir conquérir les Etats-Unis pendant la tournée. Un titre inévitable de la setlist et un futur moment de crampe au bras en tendant les briquets…

Love & Peace or Else. Alors là….Alors là…Le titre rock non identifié de « How to Dismantle an Atomic Bomb ». Oseront-ils l’affronter ? La réponse est… »on espère !!! ». Ce titre possède un vrai potentiel rock qui peut trouver sa place avec Bullet the Blue Sky ou Until the end of the World. A l’instar de Miami en 97, Love & Peace or Else, peut porter le show dans une autre dimension. Si l’on devait miser sur sa présence lors du Vertigo 2005, nous dirions un petit 60%, avec donc une belle probabilité qu’il fasse parti des exclus.

City of Blinding Lights. Les avis sont partagés sur ce titre, sur ses réelles qualités. Il n’en reste pas moins qu’en live, c’est une évidence, la foule sera emporté par l’intro « à la » Where the Streets have no name. Mais les fans auront sans doute une préférence pour l’original plutôt que pour sa jeune soeur jumelle. Elle va devoir faire ses preuves, sauf à New York, où l’énorme égo de la Big Apple l’emportera sur tout le reste.

All Because of You. C’est du rock, c’est du « easy », c’est un carton aux US, bref, c’est sur la setlist et plutôt même dans le tout début du show.

A man and a woman. Ballade gentille, mais néanmoins agréable et plaisante. Probablement un titre dédié à la séquence acoustique et détente, ça fera bien l’affaire !

Crumbs from your table. Voilà un titre qu’il va être bien en live. Du pur son U2, le groupe sera dans son élément, une future valeur sure, dans la même veine que Kite ou Gone en 2001.

One Step Closer. Oui…Oui…Mais non ! S’il ne devait en manquer qu’un, se serait lui. Malgré ses indéniables qualités, ce titre très « PoP » a peu de chance de trouver sa place au sein de la futur setlist, ou alors en snippet, sur une fin de titre, malheureusement, guère plus. Allez, au revoir…

Original of the Species. Voilà l’alter ego de Crumbs from you table, et voilà une autre présence certaine du Vertigo 2005. Seul risque, que U2 préfère réserver cette chanson pour une interprétation acoustique, ce qui gâcherait tout de même sa vraie valeur. Au départ écrite pour l’une des filles de The Edge, ce titre s’adresse aujourd’hui plus généralement à tout un chacun, rappellant que l’on est tous unique et précieux. Un beau moment en perspective.

Yahweh. Finira ou finira pas ? Pour être honnête, tout le monde le pense et nous avec. Titre religieux de l’album, prière incantatoire et poétique, nul doute que Yahweh fera partie de la setlist, et qu’à la manière d’un Walk On terminera le concert en scandant des Hallelujah. Un titre à découvrir en live, tant il parait regorgé de qualité qui ne demandent qu’à s’exprimer devant une foule captivée.

Fast Car. En Espagne, ce sera du pain béni, ailleurs ? Ailleurs, ça pourrait être drôle, et même intéressant si le groupe au lieu de faire son habituel séance acoustique classique se la joue « banjo time ». On vote pour, rien que pour le fun.

« How to Dismantle An Atomic Bomb » passé au crible, que nous reste-t-il ?

Si l’on se base sur une setlist de 21-22 titres, il reste environ la moitié du puzzle à construire. Comme nous le disions, U2 va devoir piocher dans ses grands classiques réclamés à corps et à cris et dénicher quelques petites perles histoire de réjouir tout le monde. Que le groupe le veuille ou non, il ne sera difficile de ne pas tomber dans le piège d’une tournée « best-of » qui n’en porte pas le nom, d’autant que U2 fait preuve de plus en plus d’immobilisme dans ses choix de tournée. Depuis les années 90, le groupe semble attaché à offrir le même show à tous les spectateurs du monde entier, préférant mettre de côté ceux – minoritaires – qui les suivent sur plusieurs dates. Si cette volonté de ne léser personne peut paraître respectable de prime abord, elle « oblige » le groupe à conserver une setlist quasiment identique tout au long de la tournée, ce principe ayant été poussé à son paroxysme lors du PoPMart Tour.

Willy Williams, le designer des concerts, expliquait que pour qu’un concert soit réussi, il fallait que les premières et dernières parties soient « taillées dans le marbre », et qu’au milieu de tout cela, le groupe puisse avoir la liberté d’improviser ou de modifier l’ordre des chansons. Il y a fort à parier que U2 trouve un certain confort dans cette obligation, confort remarquable en 2001 lors de l’Elevation Tour, où tous les débuts et fins de concerts étaient identiques, ou au moins suffisamment calibrés pour que le groupe ne sorte pas du schéma prévu à l’avance. Ainsi, la partie Elevation, Beautiful Day & Until the end of the World – à trois exceptions près – ouvrait les hostilités, tandis que With or Without you, One et Walk On clôturaient le spectacle.
Au milieu de ce des deux blocs, les titres se permutaient dans un ordre souvent similaire aux précédents. Il est probable que cette rigidité soit aussi dictée par la technique déployée lors des concerts et par toutes les personnes impliquées dans la réussite du show. Ceux-ci ne se trouvant pas sur scène et n’ayant aucune communication avec le groupe, il serait périlleux pour Bono de mettre à mal toute cette organisation pour le seul plaisir de chanter un titre non prévu. En fait, les moments d’improvisations « autorisées » sont la partie acoustique et l’après Walk On, où, comme à Turin, le groupe était revenu sur scène jouer Pride et Out of Control. On notera également que les morceaux improvisés sont toujours ceux ne nécessitant aucune intervention de séquenceur, le groupe devant assumer seul sa performance.
Si ce manque de changement peut irriter les fans, on ne peut pas nier que les diverses performances du groupe en 2001 prouvent que U2 se sent à l’aise dans ce schéma, qu’ainsi rôdés et se sentant en sécurité, ils peuvent donner toute la mesure de leur talent… qui n’est pas celui de l’improvisation comme le rappelait récemment leur producteur fétiche, Steve Lillywhite !

U2 ayant trouvé une formule qui leur convenait et ayant assurée un succès sans précédent à leur tournée précédente, il y a fort à parier que le Vertigo 2005 conserve la même recette. Entre le 28 mars, début de la tournée à San Diego, et le 14 août à Lisbonne, il y aura probablement très peu de changements, à moins que le groupe n’ait imaginé deux concepts différents pour les salles et les stades, et qu’en plus de l’environnement, ils modifient également la setlist… mais ne nous risquons pas dans l’improbabilité !

Tout commencera, donc, par Vertigo, et ensuite…

Adam Clayton affirmait que le groupe tenait à jouer l’essentiel du nouvel album, « entre 9 et 10 titres ». Il ne reste donc plus qu’une grosse dizaine de places pour assurer un show homogène où tout le monde trouvera son compte ; les néophytes, les nouveaux fans et les fans de longues dates.
Pour le grand public, il faut des golds (pas le groupe français, non, non ! Gold = tubes !), donc impossible de se passer de With or Without you, Where the streets have no name (bien que celui-ci ait trouvé une pâle copie avec City of Blinding Lights), One ou encore Beautiful Day. Pour les nouveaux fans, pas de souci, ils ne jurent que par « All that you can’t leave behind » ou « How to Dismantle an Atomic Bomb », ils seront donc contentés par la forte présence de ce dernier et de quelques essentiels de son prédécesseur. Reste les plus durs à satisfaire, les fans des années 80/90. Pour eux, U2 doit piocher dans son répertoire et faire preuve d’audace. C’était le cas de Running to stand still en 1993, de I will Follow en 1997 et de Out of Control ou 11 o’clock tick tock en 2001. On le voit, la place donnée à de vieux morceaux est très faible, mais U2 peut aussi leur faire plaisir en réinventant certains titres, comme The Fly ou en interprètant des morceaux improbables comme Miami.

Quelle surprise peut-on attendre de la setlist du Vertigo 2005 ? Pour être honnête, peu. Ne pas trop espérer l’apparition d’Ultra Violet, d’Acrobat, de When you look at the World ou le retour de Mofo. U2 ira sans doute faire le choix d’un ou deux vieux titres des débuts afin de garder un esprit rock assez vendeur aux Etats-Unis ! Si l’on doit attendre quelque chose de nouveau sur scène, cela viendra du décor, de l’interprétation, de la mise en scène, mais certainement pas d’une setlist audacieuse et surprenante. Quoiqu’en dise le groupe, U2 n’a guère le choix – business parlant – que de faire une tournée best-of qui n’en porte pas le nom. Mais cela n’enlève à personne le droit de rêver, et si vous êtes joueur, nous vous proposons de mettre au point la setlist du 28 mars pour l’ouverture du Vertigo 2005 ET celle que vous imaginez clôturer la partie européenne le 14 août prochain à Lisbonne. Serez-vous plus optimistes ou encore plus pragmatiques que nous ?

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