U2, Paris, une éclaircie, et des petites choses

, par Vincent 6 commentaires

Une fois n’est pas coutume, Sucking ouvre ses portes à un de ses fidèles visiteurs. Vincent s’est fendu d’une revue du premier concert parisien et nous la publions avec plaisir.

Mardi 25 Juillet 2017, pour la première fois je n’ai pas pris de jour pour vivre pleinement un concert de U2. Il faut dire que le contexte est particulier pour le fan que je suis, car si je suis toujours aussi amateur de leur production studio, mon dernier concert à Londres lors de l’Innocence+Experience Tour m’avait laissé perplexe. Et perplexe je le fus encore plus à l’annonce du Joshua Tree Tour 2017.

Mais revenons à notre concert, il est 20h45, les patrouilles de policiers omniprésentes autour du Stade de France me replongent dans l’ambiance de 2015. Tout juste le temps de trouver nos places achetées à grand coup d’euros et d’abonnement U2.com, de jeter un coup d’œil à la scène très lointaine, que Larry Mullen Jr fait déjà son apparition.

Il fait plein jour, l’écran géant est éteint, le son est pourri… Tout baigne ! Cette fois j’en suis sûr, ce soir ne sera pas un remake de Bercy 2001 mais bel et bien l’enterrement en grande pompe de ma passion pour les lives de nos quatre irlandais.

Sunday Bloody Sunday se passe et je rentre à ma plus grande surprise dans le concert. Le groupe a l’air en forme, la fosse répond bien et l’ambiance monte dans ma tribune. Il faut avouer que ce titre fait un lien parfait avec les derniers lives parisiens de 2015. Deuxième bonne surprise, New Year’s Day est puissant et le son à l’air de se stabiliser. Arrive un Bad (10 mn) que j’ai trouvé splendide et qui bonifiera un Pride concluant la première partie. Le groupe se dirige alors vers la grande scène et l’écran s’allume d’un rouge vif magnifique. Le Joshua Tree Tour peut cette fois totalement commencer. Un coup d’œil vers mon frère confirme mon impression, les quatre Irlandais sont en train de déjouer mes pronostics, U2 sans fioriture a réussi son entrée. BRAVO !

Where The Streets Have No Name débute et l’écran géant me met une claque. Les images superbes nous indiquent que nous commençons un voyage au cœur de l’Amérique d’il y a 30 ans et que le groupe s’apprête à nous délivrer un constat sans concession. J’ai adoré chaque minute de cette deuxième partie. With or Without You et Bullet The Blue Sky m’ont paru plus fortes que jamais, Exit suivi de Mothers of the Disappeared m’ont mis KO, et puis comment ne pas noter les messages politiques certes dégoulinants mais parfaitement à propos. MAGIQUE ! Pas un seul instant je n’ai eu cette impression de « best of » si désagréable et tellement redoutée.

La troisième partie est pleine d’émotion. Miss Sarajevo n’étant pas le titre le plus « dansant » du groupe, il permet cependant au groupe de conjuguer son message au présent, et Ultraviolet est accueilli magnifiquement par la foule. Comme un concert de U2 c’est aussi de la joie, Beautiful Day / Elevation / Vertigo jouent parfaitement leur rôle et mettent le feu à ma tribune. BRILLANT ! Pour conclure cette belle soirée, The Little Things That Give You Away, sera l’ultime pied de nez aux fans qui attendent Song of Experience depuis…

Voilà, dire que cette soirée sentait le sapin est un euphémisme, écrire qu’elle fut géniale est réaliste. Par quel tour de passe-passe U2 est-il arrivé à ce résultat ? Un concept général respecté, un message politique omniprésent et assumé, pas de partie « best of » imposée et sans saveur, c’est pourtant simple. Ce Joshua Tree Tour remplit avec brio tous ces critères et, si vous en doutez, je vous conseille de jeter un coup d’œil sur la version 2017 d’Exit qui vous prouvera que les vieux lions peuvent encore rugir très très fort !

Discussions

6 commentaires ont été publiés pour cet article.

Sebtana

Oui, la critique est toujours nécessaire surtout quand elle porte en elle un sens à peu près intelligible. Je remarque avec plaisir que les dérives qui ont tout du crétinisme abouti concernant les peuples se sont endormies, plus aucune remarques non plus sur le « système pileux » de la petite sur Miss Sarajevo… Des progrès donc! Continuez!
Ensuite et pour revenir à ces concerts -comment peut-on dire au passage qu’on y va à reculons? N’y allez pas, vous ferez plus court et plus utile- ils étaient à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre avec de très grands hauts comme « Exit » plus surprenant qu’imaginé, New Year’s Day revenu de nulle part, Bad et Sort of Homecoming au plus profond, et un Sunday qui ne mourra jamais. Des images hors catégorie pour habiller le tout, une vraie cohérence scénique en tout cas. Le bémol est probablement cette guérite technique au centre des terrains. Mais bon, paraît que faut ce qui faut… Son parfois décrocheurs, surtout à Dublin ou des fils semblaient se toucher.
Temple bar m’a fait penser à Pampelune. Dommage qu’il en existe qui pensent qu’on y boit trop… Paris m’a fait penser à Paris avec U2 dedans (qu’elle énormité que ce sort of homecoming et ce I will follow pour dire good night!) Et à Barcelone, les filles étaient superbes.
Bref, du U2 tel que ces peuples en fête l’attendaient. Et ce sera encore mieux la prochaine fois. C’est dire…

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Wiky

@Joshua03 : Je comprends ton ressenti et j’aurai p-e eu le même en lisant un commentaire comme le mien sans avoir été au concert ! Mais tu peux être certain d’une chose, j’ai essayé d’être objectif. Pour tout te dire, j’étais au SdF car c’était le cadeau d’anniversaire de mon fils et que je voulais vivre un concert de U2 au moins une fois avec lui, ma femme ayant refusé de venir avec nous …

@Bert : Aucun soucis, c’est le jeu de ce genre d’exercice. Et pour un assidu de Néo/Sucking, il serait un comble de ne pas considérer la critique comme nécessaire en ce bas monde !

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Joshua03

La grande tendance du moment : faire croire qu on va au concert a reculons pour s extasier sur tout.
Une revue sans aucune objectivite et nuance certains fan de u2 m etonneront toujours.

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DavidL

Il y a une autre grande tendance. Ne plus s’extasier de rien. Cela s’appelle la vieillesse !

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bert

Est-ce une tendance ou un constat assez commun pour le U2 de 2017 ?

Le fait est que beaucoup d’entre nous y sont allés un peu à reculons sur cette tournée (certains n’y sont même pas allés). Faut-il pour autant se flageller d’avoir apprécié ?

Vincent partage son ressenti avec bienveillance et on l’en remercie.

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Hold Me

Effectivement, un live loin des craintes des « piqués de la première heure » et au delà des attentes des  » novices ». C’était du bon du gros du U2 quoi!

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