Pittsburgh, dernier arrêt

, par Pascal 3 commentaires

Fin du U2 360° Tour aux USA mais aussi de mon propre U2 Tour le 26 juillet dernier à Pittsburgh, et du plaisir tout au long de ces deux dernières années, il y en a eu !

De Barcelona et son Camp Nou en fusion au Heinz Field Stadium de Pittsburgh, 14 concerts durant, j’en ai donc plus que demandé et redemandé, mais de mes bonnes habitudes prises, il a bien fallu s’en défaire bon gré mal gré aux alentours de minuit passé. Si évidemment je reviendrais sur les hightlights de la soirée au cours de ce bref article, c’est tout d’abord un réel sentiment de mélancolie (de sale gosse gâté pourri oui !) qui prédomine depuis la fin de ce 360° Tour en ayant dû prendre définitivement congé de ce fameux concept scénique 2009/2011.

« Au-delà de la nouveauté, c’est aussi dans l’habitude que nous trouvons les plus grands plaisirs. »

En effet pour ma part, ce qui a prévalu avant tout sur cette tournée (pour y revenir maintes et maintes fois), fut la fameuse trouvaille « The Claw », qui des fourchettes improvisées de Bono passa à la postérité pour le plus grand bonheur de beaucoup d’entre nous. Dans mon déjà long parcours de spectateur aguerri à de multiples concerts et tournées, c’est une première de s’attacher ainsi à une scène en particulier, un concept, un simple artifice de présentation à la limite, mais assumons ce ressenti car « la forme c’est du fond qui remonte à la surface » (Victor Hugo).

Quelle justesse et merveilleuse invention à l’échelle d’un stade. Je ne m’attarde pas sur cette griffe et son aspect stylistique que nous apprécions plus ou moins bien selon chacun, mais sur cette réelle réussite d’avoir pu associer au cours de concerts Rock à grandes messes, proximité et gigantisme. Expérience unique que d’avoir pu profiter de concerts de U2 à la plus grande échelle possible dans cet écrin , parfois « so far », plus souvent « so close ». Challenge de mobiliser tout un stade au rythme d’un jeu de son et lumière révolutionnaire et au maximum de ses capacités de réception. Tout ceci sera sans nul doute difficile à renouveler et encore plus à surpasser. De là surgit cette humeur mélancolique, où je sais fort bien que je ne reverrai plus cette exceptionnelle « statiiiyon spatiale ». Alors, avant, pendant et après l’évènement, je l’ai donc à nouveau et une dernière fois mitraillée cette fameuse scène. La configuration du stade des « Steelers » de Pittsburgh y a grandement aidé avec son ouverture « virage » sur l’extérieur.

La veille au soir, date de notre arrivée à Pittsburgh, « The Claw » s’ouvrait déjà à nous quand nous arrivions en ville et de l’autre côté du fleuve. Quelques heures plus tard et comme une dernière veillée d’armes avant les hostilités, celle-ci s’offrait à nous majestueusement et pour encore quelques heures dans le calme des derniers travaux effectués des techniciens. Oui, une très bonne habitude de la voir, un plaisir de s’en approcher au plus près pour un ultime moment… Au passage et une nouvelle fois, une chance (curiosité souvent satisfaite) que de se rendre sur les lieux du crime la veille au soir ; car au détour du stade, telle ne fut pas notre demi-surprise que de trouver sous un petit pont menant au stade, une première foule d’une centaine de fans déjà sur un pied de guerre organisationnel « made in USA », attendant fermement et par anticipation ses places privilégiées dans la future arène. Illico, inscription numéro 172,73 avec rendez-vous à 5h du mat’ dès le lendemain matin pour le 1er appel au clairon de la brigade de Pennsylvanie!

26 juillet, de l’aurore à l’ouverture des portes à 17h, je passe rapidement sur cette longue mais toujours très bien gérée attente US. Nous voilà comme espéré au plus près sur les barrières faisant face à l’ellipse. Selon moi, définitivement l’endroit idéal pour envisager un léger recul visuel nécessaire et en même temps bénéficier de la proximité du jeu scénique du groupe lors de ses divers passages sur ce cercle. On profite de ces derniers moments de 17h à plus de 21h, en y incluant le set insignifiant d’Interpol, nous en avions largement le temps…

La pression monte, public compact, nombreux, cosmopolite et international dans ses premiers rangs, on sent véritablement que nous nous trouvons à cette dernière croisée des chemins du 360° Tour. A l’image d’un certain 30 juin 2009, où le Camp Nou fut le premier lieu de convergence de fans affamés ! Même électricité dans l’air, d’attente anxieuse, mais aucune lassitude ne nous guette et ne guettera le groupe tout au long de ces plus de 2h30 de show. Si la longueur de cette tournée fractionnée à rallonge et avec parfois l’ennui de ses setlists ont pu nous agacer tout au long de ces deux dernières années, nulle trace en ce soir de fin juillet.

Even Better than the real thing God Damned !! Second uppercut en quelques jours. Cette version envoie bien du bois et des plus lourds. Rien à redire, qui plus est avec un light show largement déployé dès les premières notes. Satisfait pour ma part d’avoir pu assister à ces 3 différentes entrées en matières entre 2009 et 2011, où avec le puissant Breathe, l’inédit (qui le restera) Stingray Guitar et le groove d’Even Better Than The Real Thing, j’ai pu apprécier de véritables et excellents warm up. J’aurais été navré de subir ceux d’Afrique du Sud ou du Chili par exemple. En effet selon moi, un titre d’ouverture dans le ton juste, de qualité et adéquat, est indispensable au scénario d’un concert réussi (DVD Rose Bowl si tu m’entends…). The Fly, Bono en est toujours à ses balbutiements cordes mais reste si attachant avec une guitare à la main. Oui, c’est l’année des 20 ans et nous sommes bien dans le ton Achtung Baby et ce n’est pas l’envolée sur Until The End Of The World qui me fera redescendre de mon nuage. Version magistrale, cornes de MacPhisto mimées devant moi, mieux n’était pas possible.

La suite est plus classique et attendue avec toutefois un I Still Haven’t Found What I’m Looking For toujours plus vibrant et émotionnel de ce côté-ci de l’océan. Un mot sur Pride. Titre abhorré de tournée en tournée par les fans les plus mordus et/ou attentifs: LA crainte de voir ressurgir de temps à autre ce titre pompier dans une setlist de concert. Crainte confirmée sur cette fin de tournée US. Néanmoins, néanmoins… ça fonctionne mes enfants ! Le public nord-américain A.D.O.R.E, s’époumone, ne lâche rien sur ce titre, je me surprends même à m’égosiller avec eux, merde ça marche encore ce truc, alors oui pourquoi s’en priver si j’étais à leur place ? Moments forts pour tout fan hardcore qui se respecte, ce Zooropa en forme de rencontre du troisième type fonctionne à merveille, I’ll Go Crazy If I Don’t Go Crazy Tonight nous nargue toujours autant du côté de Discothèque. Une évidence qui nous avait sauté aux yeux dès Barcelone, jamais tout à fait accompli, mais bien compris par ces satanés fainéants !

Arrêt sur image sur les deux morceaux les plus légers mais néanmoins élégamment interprétés que sont Scarlett (ah…si on avait pu en profiter pour dégager Walk on, immuable depuis le début… cette merde) et Hallelujah (version originale de Leonard Cohen, comme il m’a été récemment rappelé) avant notre dernière envolée lyrique sur Where The Streets Have No Name dont je me suis dépêché (avec grand sentimentalisme viril) d’en profiter une dernière fois avec des yeux toujours aussi ébahis, il est vrai un peu embrumés.

Enfin rappel habituel en cette année 2011, Hold Me, Thrill Me, Kiss Me, Kill Me fort bien maitrisé en tous cas mieux que les quelques Ultraviolet entendus de ci de là cette année, With Or Without You avec invitation du couple aux « 60 concerts » à danser et se lover sur scène, ça c’est fait… Moment Of Surrender, fin de concert, salut, hop hop et au galop on y va? Pour les techniciens ce fut le cas, car devant nous plusieurs d’entre eux s’attèlent déjà à démonter quelques éléments de la scène !!… Non il manque bien quelque chose pour parachever l’œuvre, on le sent, cela se devine, discussion brève à quatre, eux ont du temps, veulent en profiter encore un peu… Bad joué seulement pour la troisième fois en 2011 et son ultime retour aux USA depuis un certain… 12 septembre 2009, et oui on y était déjà Bertrand.

« This is a special song for a special city. This is for a very special man who grew up on Cedarwood Road. We wrote this song about him, we play it for him tonight… »

‘If you twist and turn away.
It you tear yourself in two again.
If I could, yes I would
If I could, I would let it go.
Surrender, dislocate….’

Nous pouvions alors nous en aller…heureux.

Discussions

3 commentaires ont été publiés pour cet article.

Cyril

Ce n’est pas le genre dont on parle généralement ici, et il n’y a pas de bon « endroit » où écrire ceci mais… Adam Clayton a enterré sa mère, Jo, aujourd’hui. Ce n’est pas un de nos amis, ni un de nos lecteurs, et lui envoyer nos condoléances n’est sans doute pas le plus approprié. Néanmoins, nous partageons ce moment de grande tristesse avec cet homme, qui fait partie de ces quatre types qui nous font rêver. Quoiqu’on en dise.

Le staff de Sucking.

http://www.herald.ie/entertainment/around-town/agony-for-u2s-adam-as-he-bids-farewell-to-mum-2847682.html

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guffanti

Belle et juste analyse. j’ai vibré pendant mes 6 concert du 360°. comme le dit Pascal nous somme de sales gosses gaté pourris voir méme vieux cons. toujours en train de raler, critiquez, jugez. Sauf que je vibre a chaque fois sur « streets »,toujours les frissons quand j’entend « bad » et je m’éclate encore et encore sur « i will follow ». la seule chose que je regrette c’est de n’avoir pas eu la chance d’entendre « even better » et « zooropa » sur cette tournée. Bien sur je regrette également l’abandon de NLOH ,quel gachis!! Dommage que U2 n’a pas eu le courage de sortir en single Boeing-Born suivi de « no line on the horizon » puis de « stand up comédy » au lieu de vouloir surfer sur le succés d’un vertigo avec GOYB ( qui et loin d’avoir l’aura d’un vertigo). Sur que l’album aurait mieux marcher et que la tournée aurait par la méme occasion eu un autre visage. Mais quel bonheur d’avoir eu droit a UV,UF et quelques autres petites perles rescussité. Pourvu que la prochaine tournée des morceaux comme « Gloria » mainte fois entendu en sound schek et Discothéque puisse voir a nouveau jour!! Qu’ils se reposent pour nous revenir en pleine forme l’été 2013 ( a mon avis) pour une nouvelle tournée et un nouvel album pour l’automne 2012 (toujours a mon avis). Nous pourrons alors revenir…..heureux.

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