Le Vertigo Tour de A à Z (dernière partie)

, par SR&R 6 commentaires

Dernier volet de notre abécédaire de la tournée Vertigo. Les lettres Q à Z bouclent la boucle en abordant une dernière fois les satisfactions et les désillusions des derniers concerts de U2. Rendez-vous en fin d’année pour le point final et un ultime débriefing de cette tournée terminée sans l’être.

Q comme Quart d’heure africain

Ca dure entre 15 et 20 minutes. Ca commence par un extrait de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (bien pensé) à la fin de Running ou de Miss Sarajevo. Ca se poursuit par Pride, une transition foireuse vers Streets, un long – très long (trop long) – discours de Saint Bono, et des SMS qu’on nous demande d’envoyer sans qu’on ne sache vraiment leur utilité. Ca se termine en apothéose avec un One sans saveur, vu et revu, entendu et réentendu. On connaissait le quart d’heure américain, on a découvert le quart d’heure africain… Et le moins qu’on puisse dire c’est que l’on gardera un meilleur souvenir de nos « boums » de collégiens que de ce quart d’heure insupportable et inamovible du Vertigo Tour, toute juste et bonne que soit la cause défendue par Bono.

R comme Reports

Le moins qu’on puisse dire c’est que U2 nous avait bien épargné de ce genre de (mauvaise) surprise jusqu’à présent. Hormis un concert à Raleigh (Caroline du Nord) en 1997 et un autre à Sydney (Australie) au début des années 80, le groupe n’avait jamais eu à annuler un concert. Les aléas en ont voulu autrement cette année et – la faute à la maladie d’un proche du groupe – tout un pan de la tournée fut annulé début mars. Plus précisément repoussé à l’automne prochain. Un coup dur quand on sait que l’ensemble de la tournée avait été menacé pour les mêmes raisons en janvier 2005. Le Vertigo Tour, qui devait à l’origine commencer à Miami début mars, avait été décalé subitement quelques jours avant l’annonce des dates, sans que le groupe ne soit vraiment certain de tenir sa place. Pas simple.

R comme Revues

Tout le monde y va de son compte rendu. L’internet a ceci de magique qu’il permet à tout un chacun de devenir journaliste l’espace d’un instant, même nous, c’est dire ! Si ces fameuses revues de concert permettent de vivre l’actualité live jour après jour, elles gâchent aussi l’effet de surprise qui devrait subsister avant d’assister soi-même au concert. Mais cette lettre « R » nous permet surtout de remercier tous ceux qui nous ont apporté leur aide durant cette année de folie : grâce à vous, nous avons pu échanger et débattre ; la raison d’être de U2 Neophobia.

R comme Rolling Stones

Paul McGuinness nous avait fait fantasmer avec son projet de « concert géant sur l’eau à Rio » (traduisez un concert sur la plage de Copacabana). Manque de bol, U2 s’est contenté du Morumbi à Sao Paulo, et ce sont les Stones qui ont mis le feu à la plage la plus célèbre du monde. Deux jours avant les concerts de U2 à Sao Paulo, la bande à Jagger a réuni plus d’un million et demi de personnes au bord de l’eau, pour un concert gratuit (payé par le gouvernement brésilien) dont les images ont fait le tour du monde. Un coup dans l’eau pour le vieux Paul.

S comme Scènes

Première tournée sans concept depuis 1989, le Vertigo Tour a fait coexister sur une même période deux types de scènes : l’une en salle (Amérique du Nord), l’autre en stade (reste du monde). Une relative nouveauté pour le groupe et un bon point pour eux, si cela n’avait pas été synonyme de raté en Europe. Un moyen de faire des dollars plus vite, sous couvert d’une double inventivité. Bono doit effectivement prendre son pied devant 70.000 fans acquis à sa cause, et nous aussi à bien des égards, mais à aucun moment ce que nous avons vécu cet été ne vaut ce qui s’est produit durant 6 mois aux Etats-Unis… Mais voilà, Buenos Aires, Sao Paulo ou encore Santiago sont arrivés et avec eux la sensation que ce n’était peut-être pas qu’une histoire de scène.

T comme Thunes

Plein, partout, à en faire pâlir Mickael Jackson ! Ils sont riches et ne s’en portent pas mal manifestement. Et nous, on est content pour eux, tant que cet argent ne gâche pas leur ferveur et leur plaisir de se retrouver face à nous.

U comme U2 Neophobia

Un peu de flatterie ne nous fera pas de mal !
Après plus d’un an d’existence, c’est toujours avec un réel plaisir que nous essayons de vous faire partager notre passion d’une manière différente, et donc parfois plus marginale. Au gré de nos envies et de nos agacements nous avons essayé de vous proposer un contenu décalé, en accord avec la vision parfois grinçante que nous avons de U2. C’est nourri par vos commentaires encourageants que nous regardons l’avenir avec envie, dans l’espoir que notre petite communauté continue de prendre forme et surtout que l’on s’y sente bien.

V comme Vertigo

On a en bien bouffé. 157 fois pour être exact. 1,33 fois par concert. En Europe, U2 est revenu aux petites habitudes de ses débuts, en terminant le concert par la chanson jouée en ouverture. Version longue ou version courte, avec ou sans intro, avec ou sans sa double fin, Vertigo a été joué dans tous les sens et à toutes les sauces. Les amateurs (dont nous faisons partie) ont apprécié, les autres ont déploré que cette double interprétation les prive d’un autre titre moins joué. Franchement à choisir entre « 40 » ou un second Vertigo…

V comme Vertigo Tour

Un poil trop prévisible comme nom de tournée. Il y avait sûrement moyen d’être plus original et inventif, mais ce ne furent pas les mots d’ordre du groupe sur cette tournée.

W comme Willies Diary

Un excellent moyen de suivre (via U2.com) la tournée sous un angle autre que celui du groupe. Personnage central du monde U2, Willie Williams est le responsable du design scénique (bon, là, tu t’es pas foulé) et de l’animation visuelle du concert. En lien permanent avec le groupe, il nous raconte, via son journal de bord, comment s’organise le cirque incroyable qui entoure une tournée du groupe. Que ce soit les voyages à bord du Vertigo Air, la mise en place de la scène, les projets à venir, le décalage horaire ou même son coup de blues suite au report de la fin de tournée, Willie ne nous cache rien, sans pour autant jouer à l’indiscret. Merci à lui !

X comme X

Sans sexe, une tournée de U2 n’est pas une tournée de U2. Alors un grand merci à toutes ces jeunes fans lascives qui se sont offertes à nous sans ménagement pendant onze mois !

Y comme Yahweh

La version studio était prometteuse, U2 nous a pris à contre-pied en nous réservant en concert une version acoustique (groupe complet) plutôt réussie. Sans s’imposer comme le titre phare de cette tournée, Yahweh proposa malgré tout un moment d’intimité entre le groupe et le public avec en prime, l’une des plus belles séquences vidéo du concert. Beaucoup de symbolisme pour un groupe toujours aussi influencé par la religiosité et ce qui l’entoure.

Z comme Zégut

Heureusement il n’a rien à voir avec la tournée… Mais ses cages à miel et lui forment toujours une belle équipe de ringards.

Z comme Zoo TV

Le duo Zoo Station – The Fly nous a replongé brièvement au début des années 90, en pleine épopée du Zoo TV Tour. La reprise du Zooropa Boy, la réapparition de Zoo Station, ses animations visuelles caractéristiques, l’interprétation de The Fly (bien plus proche de sa version Zoo TV que de celle de 2001), ou encore la réutilisation des slogans martelés sur les écrans, sont autant de clins d’œil (forts sympathiques) au merveilleux passé du groupe. C’est néanmoins la première fois que U2 réutilise de façon si grossière des idées du passé, et en soit c’est un indicateur assez peu rassurant quant à la place accordée à l’innovation dans l’avenir proche du groupe. Rappelons que le Vertigo Tour se voulait être « tout sauf une tournée best of », dixit l’inévitable McGuinness.

(Fin)

Discussions

6 commentaires ont été publiés pour cet article.

yllab

paradoxal
pour avoir fait plusieurs dates en europe en extérieur et aux usa en salle je trouve que l’atmoshère en salle est bien plus magique pour un fan en tout cas lorsqu’on est pas au premier rang bien que le public en europe soit plus fervent qu’aux usa
mention spécial tout de même pour le concert de Nice
chaleur, electricité dans l’air,Bono chez lui ,souriant,bref un concert magique!!

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Cyril

Merci à toi ! Malheureusement aucun sélectionneur n’a eu le courage de prendre l’un des membres du groupe dans son groupe. Je crains donc que ni Bono, ni Edge, ni Larry & ni Adam ne foule les pelouses allemandes, mais qui sait si Paul Mc Guiness ne sera pas le futur joker en cas de blessure de Dhoorasso :-))

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karine

bravo!! votre site est super!!
avez vous l’infos sur la possibilité que u2 soit au mondial en allemagne???

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sniperwolf

bravo votre site est geniale vive u2!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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vincent@75

C’est vrai que l’originalité ne caractérisera pas cette tournée. U2, qui avait l’habitude de développer ces dernières années un concept à l’occasion de chaque tournée (pour le meilleur : ZOO TV, et pour le pire : POP MART et son citron), s’est contenté cette fois-ci de recycler les thèmes des tournées précédentes. Néanmoins, je trouve que le groupe s’est surpassé du point de vue de la scénographie. Là encore, nos amis d’outre atlantique ont été avantagés : ces rideaux de diodes étaient tous simplement fabuleux et n’avaient rien à voir avec le "mur" sous exploité de la tournée européenne, qui ressemblait un peu à la place de la Sorbonne un jour de manifestation étudiante !

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Atomix

Subtile, complet, interessant, voilà les mots qui qualifieront le vertigo Tour de A à Z ;)
Bravo NeoPhobia

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