Come fiume… l'amore giunger

, par Pascal 5 commentaires

Après Torino et quelques autres grandes messes Rock auxquels nous avons assisté en Italie, notre intime conviction et la sensibilité latine de notre équipée, conseillait une nouvelle fois de poursuivre le périple du Vertigo Tour pour inaugurer une seconde campagne d’Italie. Je n’insisterai pas pour ma part, sur les 2 concerts Milanais au San Siro, qui ont déjà été largement retranscris ici ou là et qui feront l’objet du DVD officiel de ce Vertigo OutDoor prévu pour Noël.

La capitale Romaine (et son long parcours historique) était donc tout à fait appropriée pour inscrire à nouveau dans le marbre, un show extraordinaire de U2 avec une assistance Italienne au sommet de son art.

L’histoire et l’Art, voilà quel fut au cours des journées qui précéderent le concert, le programme commun à toute notre team Romaine. Rassurez vous je ne m’attarderais pas sur ce sujet, juste quelque mot pour confirmer que l’aspect touristique de la ville est un peu trop « caractérisé » et cela au détriment des vraies spécificités Italiennes. Centre historique tournée vers le tourisme à 200% et en même temps, très peu d’entretien des monuments, peuvent gâcher nos impressions. Ici et là quelques affiches du prochain concert « Sold Out » de U2 au Stadio Olympico , mais rien véritablement qui ferait de Rome une ville à l’heure Irlandaise.

Non, pour sentir décidément que nous entrons dans l’événement du week end, il faut approcher du Stade Olympique (après un détour par le Vatican où une autre Rock Star défunte est présente en ces murs et dans les mémoires,  » Dixit Bono »). La foule est déjà nombreuses et les Italiens comme à leur habitude déjà très décontractés mais décidément prêts pour l’Arène.

Evidemment et pour la seule Italie, MC Guinness ne fait pas la loi sur le merchandising. Plus d’une cinquantaine de stands « sauvages » proposent une multitude de Tee Shirt Vertigo Tour ou autres Casquettes et Bandanas à des prix défiants toute concurrence type « Principle Management ». Pratique pour faire les courses de beaucoup d’amis fans, à bon compte et sous l’œil bienveillant des Carabiniers. Anecdote, un bon tiers des Tee Shirts proposés faisaient débuter la tournée Européenne à Vienne, un autre tiers à Paris (et encore du 10/07), le dernier tiers étant lui correct dans son libellé des villes visités par Bono et ses acolytes.

Vint ensuite… l’attente ! L’organisation Italienne habituelle dans toute son ampleur, rien que sur la tribune latérale où nous devions nous rendre (Monte Mario), les quelques rares portes qui se sont ouvertes ne le furent qu’à partir de 19H30, donc au cours du set du dernier « Support Act » annoncé au programme. Peu d’affolement je le confesse à ne pas assister à ces 1eres parties, une pelouse présente bien à propos et à l’ombre de quelques pins, nous a permise de flâner sous le soleil couchant de Rome. Validation digitale un à un des Billets Ticket One, voilà une des explications de cette « désorganisation maîtrisée ».

Enfin quand nous sommes dans le Stadium, l’ambiance Italienne saute aux yeux, une bonne humeur générale, partout des Drapeaux et autres inscriptions dédiées à U2. Une unique « Ola » mais quel fut longue et  » joueuse », des chants réclamant sans cesse l’entrée des Héros sur scène… Pas de doute, le public lui sera au Rendez-Vous, espérons que U2…

Justement les voilà et à l’inverse de Paris, ils ont eu le bon goût d’attendre que le soleil soit quasiment couché pour de bon, ce qui leur offre (et à nous aussi) la possibilité de débuter leur show sur un véritable crépuscule qui augmentera la qualité visuelle des premiers titres. Rendons leur aussi cette justice, si le public Italien fut grandiose et déchaîné, U2 fut à hauteur et sans aucune faiblesse durant les plus de 2H du concert. Bono lui même affiche une voix très en forme, sans aucune faiblesse, voire fabuleuse, mais nous y reviendrons…

C’est une évidence, ce public latin connaît bon nombre de lyrics, les chants et les cris redoublés répondant instantanément aux encouragements de Bono. Les seuls « couacs » de ce début de soirée furent à mettre au crédit semble t’il de l’équipe technique et plus particulièrement du mauvais « retour son » qu’avait le groupe. Bono expliqua tout ceci longuement à Dallas au cours de l’intro de « New Year’s Day » et encore au début de « Beautiful Day », ce qui nous occasionna deux superbes intros à rallonge et donc inédites de ces deux titres.

Quand tout fut rentré dans l’ordre, le show repris son envol, et il fut manifeste que Bono et les siens ont été chauffés professionnellement à blanc pour leurs deux concerts filmés précédemment à Milan. Spectacle et Set List sans surprise, mais justement la force et l’assurance tranquille de U2 à maîtriser définitivement ses concerts, donne sa pleine envergure à ce Vertigo Tour Outdoor. U2 improvise peut être moins, nous sentons même une « chorégraphie » acharnée dans les gestes ou le suivi millimétré du light show, mais qu’importe, le but recherché est atteint, U2 se sent à l’aise et peut se lâcher plus complètement auprès de son public d’un soir.

Pas moins de deux invitations sur scène dans la 1ere partie du concert, avec un fan et son chapeau de paille, puis deux autres fans qui purent déplier leur banderole « Make Poverty History ». Il y en aura une plus rituelle dirons nous, pour un slow avec une belle Italienne au cours de « With or Without You ».

« I Still Haven’t Found What I’m Looking For » puis « All I Want Is You » ont inauguré par la suite le très fort penchant du public Italien à apprécier et entonner les titres les plus mélodiques du répertoire des quatre Irlandais. A l’image de ce qui s’était passé en 2001 à Turin, avec le remarquable et surprenant succès Live de « Stuck in a moment », « Sometimes You Can’t Make It On Your Own » fut un moment très intense. Cette chanson fut largement reprise par tout le public transalpin, comme nulle part ailleurs depuis le début du Vertigo Tour.

Ce penchant pour les mélodies chaloupées et aux envolées lyriques atteint son paroxysme avec « Miss Sarajevo », électrisé personnellement par cette nouveauté depuis son appariation à Amsterdam ( III), nous fumes encore loin de nous douter de la ferveur communiquée par les spectateurs à Bono durant les 1eres notes. Nous fumes encore plus impressionnés par les vocaux solides de Bono et notamment sur la partie  » italienne » dédié habituellement au Ténor Luciano Pavarotti. Les 82 000 spectateurs ont tous senti qu’une émotion bien spécifique et unique était en train de traverser leur moelle épinière à cet très instant précis. Une vraie reussite qui n’enlève rien à la performance de « Running To Stand Still », dans un exercice similaire plus tôt dans la tournée, mais qui indéniablement contribue à une intensité encore un peu plus élevée.

Emotion encore lorsque le speech d’introduction de « One » fit la part belle à un hommage appuyé à Jean Paul II, avec le chapelet de Bono déposé sur son micro à la fin du titre. L’anecdote des Lunettes et de l’aide apportée par Jean Paul II, aux causes humanitaires défendues par Bono fut évidemment narrée dans les moindres détails (même visuel :) ). A l’inverse les titres plus rock comme Zoo Station (avec là encore quelques problèmes micros dans les distorsions de voix recherchées) et The Fly, marquèrent moins les esprits et ne furent que poliment accueillis.

Les premières notes de « With or Without You » mirent à nouveau tout le monde d’accord et les envolées lyriques du public reprirent de plus belles pour se prolonger au delà du titre lui même et durant plus d’une minute après que le groupe soit reparti en Back stage. Chapeau Bas…

Dernier rappel avec « All Because of You », qui lui aussi semble t’il, est beaucoup mieux joué et maîtrisé au fil des dates, puis « Yahweh », un titre avec un visuel tout en nuance dorénavant indispensable aux fins de shows, puis comme de coutume U2 nous propose un « Vertigo- Bis Repetita » survolté, salué par une clameur finale gigantesque.

Le départ du Stade fut plus chaotique et dans la lignée de l’organisation initiale, mais « we don’t care », nous étions tous convaincus par la performance Romaine du groupe. Avec 3 soirs de break en perspective et un retour prévisible dans leur nid douillet d’Eze au cours de la nuit même, sans nulle doute que leur esprit fut libre de toute contrainte éventuelle et les libéra encore un peu plus. Quant à nous, nous marchions sans doute encore, quand Bono fut bordé une dernière fois dans son lit, tout au bord de la méditerranée.

Discussions

5 commentaires ont été publiés pour cet article.

J2L

J’ai eu également la chance d’assister à ce concert.
Un grand moment effectivement trés bien relaté ici.
Sommets du show pour Sometimes et Where the streets have no name (peut etre parce que cette chanson est ma préférée).
Par chance, notre séjour dans la capitale italienne s’est bien déroulé.
D’une manière générale, il reste tout de même comme un gout amer en ce qui concerne la billeterie, le prix des places et le côté grosse artillerie de cette tournée Vertigo avec ses concerts trop prévisibles.
J’espère que tous les grands groupes de Rock (et les petits) ne vont pas tendre vers ce "modèle"

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alexvox

Belle description de ce que nous avons vécu à Rome, avec cette impression que le public Italien sait comme nul autre montrer sa ferveur et son attachament à notre cher quatuor Irlandais.
Une chose est sûre : il fallait vraiment que le concert soit bon pour faire avaler la pillule du retour à pieds dans Rome à 2h30-3h du matin.
Malgré l’absence d’organisation, on retiendra de ce show une puissance, une force et une émotions rares.

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Sprunzo2

Je sais que ce n’est pas juste,mais j’ai eu la chance de voir U2 4 fois pendant la tournee de Vertigo et à chaque fois c’était différent. A Gelsenkirchen,Croke Park,Stade de France et Milan.
Le concert en France était grandiose et je dois avouer que les Francais savent faire du bruit et comment.
Pourtant Milan était le maximum. Les gens,le groupe et aussi le son et puis Miss Sarajevo et Sometimes avec la choréographie gigantesque avec le drapeau italien et le nom BOB au milieu de tout ça.
Un concert gigantesque et je suis presque sûr que Milan était le meilleur concert de la tournée.
Un concert que je n’oublierais jamais de ma vie avec des émotions du début à la fin et ce soir là avec un Bono en pleine forme et une voix splendide.
Grazie Italia Grazie U2

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sandra

salut a tous,

J’etais également a Rome. C’etais grandiose……

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William

C’est totalement injuste de raconter tout ceci à ceux qui n’y étaient pas !

Merci, vivememnt le DVD de Milan on va se régaler. Le DVD USA sera t-il aussi disponible en Europe ? An cat dudh et Into the heart plus Stories for boys à la fin de Vertigo sont quand même en jeux…

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