Du protectionnisme sur des billets de concert !

, par bert 3 commentaires

Aux grands maux les grands remèdes. Le promoteur brésilien du Vertigo Tour a trouvé le bouc émissaire idéal dans les problèmes rencontrés lors de la mise en vente des billets pour le concert du 20 février à Sao Paulo : les étrangers achetant sur Internet. Résultat : les restrictions pour la mise en vente de la seconde date (21 février) s’annoncent draconiennes.

C’est une scène désormais habituelle pour tous les fans de U2 qui s’est jouée au Brésil le 16 janvier dernier. Lors de la mise en vente des 75 000 places pour le concert de U2 au Morumbi (stade de Sao Paulo), un grand nombre de fans se sont retrouvés sans billet malgré une longue attente devant les billetteries. A peine ouverts, certains points de vente affichaient déjà complets !

Rien de bien surprenant quand on sait que tous les concerts de la tournée ont connu le même phénomène l’année dernière, provoquant la résignation de beaucoup de fans européens et américains… Sauf qu’au Brésil, la résignation a laissé place au mécontentement et qu’il a fallu l’intervention de la police à de nombreux endroits pour éviter les émeutes de fans en colère.

Pour le promoteur sud-américain tout est clair : tous les billets sont partis dans les mains des fans étrangers achetant sur Internet… Organisons donc un second concert uniquement réservé à la population locale !

Les billets du second concert de U2 à Sao Paulo seront donc mis en vente le 5 février, avec des conditions absolument jamais vues à un tel niveau : non seulement les réservations ne seront ouvertes que par téléphone, mais le paiement des billets ne pourra se faire qu’en magasin dans les deux jours suivant la réservation, le retrait physique des ticket n’intervenant lui que deux jours plus tard et uniquement dans les villes de Sao Paulo et Rio ! En voilà un bel exemple de modernisme…

Quelques questions… Comment 75 000 billets partent-ils en moins de dix minutes sur un site Internet incapable de tenir une telle charge ? Que va-t-il se passer quand 100 000 fans brésiliens vont décrocher leur téléphone en même temps pour appeler les mêmes numéros de réservation ? Comment un fan habitant à Recife va-t-il pouvoir retirer son billet s’il ne veut pas attendre le jour du concert ?

Certes les concerts de U2 paraissent de plus en plus « internationaux » dans la mesure où beaucoup de fans font maintenant de longs voyages pour voir le groupe. On ne comptait pas les gens parlant anglais au Stade de France cet été, de même qu’on ne compte pas le nombre de français à avoir traversé l’Atlantique pour aller voir des concerts en salles au printemps ou à l’automne. Mais est-ce que cela suffit à expliquer ce surplus énorme de demande ? Pourquoi les revendeurs au noir arrivent-ils plus facilement à avoir des billets que les fans eux-mêmes ? Pourquoi les stades sont-ils toujours remplis de gens ne connaissant pas le groupe et n’ayant pas eu de difficulté à obtenir de billet en dehors du réseau des billetteries traditionnelles ? Pourquoi dans l’absolu un européen n’aurait-il pas autant le droit de voir U2 au Brésil qu’un brésilien n’en a eu de les voir en Europe ?

Le 5 février sera un nouveau jour de colère et de frustration au Brésil, et cette fois il sera peut-être judicieux d’invoquer les bonnes raisons. Mais de troisième chance il n’y aura pas, alors bon courage à tous les fans sud-américains.

Discussions

3 commentaires ont été publiés pour cet article.

vincent@75

Les fans étrangers ont en effet bon dos …. que dire de la gestion de la pénurie de tickets savamment organisée par les promoteurs de la tournée et par les billetteries. Comment se fait-il que les billetteries vendaient encore des places pour les concerts du Stade de France 3 semaines avant, voire le jour même pour le 10 juillet, alors que ces concerts étaient considérés comme complets en quelques heures ?

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Martin

bien vu effetivement.

cela dit, je comprends la colère et la frustration d’un Brésilien qui n’a pas pu avoir de billet.
En Europe ou en Amérique (surtout en Amérique), lorsque tu rates un concert, t’es dégoûté, c’est sûr, mais il y a toujours l’espoir pour qu’ils repassent pas si loin que ça de chez toi soit avant la fin de la tournée, soit lors de la prochaine tournée.
Rien n’est moins sûr au Brésil. d’où la colère, là où il y a résignation ailleurs.

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fleury

Bien vu encore une fois!

que chacun fasse son protectionnisme et on n’en parle plus!

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