Gelsenkirchen, de l'acier, du lourd !

, par SR&R Aucun commentaire

KO! Ils nous ont mis KO. Ce lundi matin, je suis rentré groggy, exténué mais heu-reux du concert de U2 hier soir à Gelsenkirchen (Allemagne). Dans une arène de 55.000 places, lieu des exploits du football club local de Schalke 04, le quatuor irlandais a livré une performance impeccable qui place la barre très, très haut. Les boys nous ont donné tout ce qu’ils avaient dans le slip, et nous aussi!

Partis dans la nuit de samedi à dimanche avec un vieux pote fan de longue date comme moi, nous avons roulé toute la nuit via Anvers et Eindhoven avant d’entrer en Allemagne. Arrivés dès potron-minet, nous avons découvert un stade flambant neuf situé au milieu de la nature à l’écart de la ville de Gelsenkirchen, en plein coeur de la Ruhr, principale région industrielle du pays. Nous retrouvons une copine allemande membre de u2tour.de, arrivée avec une cinquantaine de fans allemands dès minuit.

L’accueil est sympa, nous prenons place à notre tour dans la queue, l’attente s’installe. L’organisation typiquement germanique est excellente, nous permettant de patienter agréablement et sans heurts, et 2 autres Français nous rejoignent. Dès 13h30, les premiers accords du soundcheck se font entendre, livrant quelques bonnes surprises. Jusqu’à 15h, nous reconnaissons ainsi – dans le désordre – l’intro au piano de « Original Of The Species », mais aussi « With or Without You », « Until The End Of The World » et surtout, surtout « Who’s Gonna Ride Your Wild Horses »! La tension est palpable parmi la troupe de fans, nous sentons le grand soir!

Les portes ouvrent, c’est la ruée et nous atterrissons en plein coeur de la fosse, pile devant le catwalk qui mène au B-stage côté Edge. Nous découvrons un écran vidéo gigantomique, et un public local chaleureux, qui prépare avec application la soirée en descendant moult bières et autres cochonnailles. Les premières parties se succèdent, avec un The Thrills faiblard et un Feeder vitaminé.

A 21 heures tapantes, U2 monte sur scène pour un concert de 2 heures qui restera comme un très grand moment de rock’n’roll. « Vertigo » décapite les premiers rangs, tandis que « Beautiful Day » répand une sacrée huile sur le feu. Dernier tirage d’une tierce d’entrée gagnante, « Electric Co. » achève de mettre le stade sur orbite dans une version que n’auraient pas reniée nombre de groupes punk/new wave de la grande époque.

A partir de là, U2 enchaîne perle sur perle avec une aisance déconcertante et une sérénité clairement affichée. « Elevation » me fait perdre ma voix, « City of Blinding Lights » et son refrain entêtant nous transporte haut, très haut et « Love and Peace or Else » nous étourdit par sa production innovante : à ce moment-là, c’est le public qui devient presque le show et U2 nous entoure tels des spectateurs!

Suivent – entre autres – un excellent travail de Edge sur le solo de « Bullet » et le grand retour de « Running To Stand Still » dans une version magnifique de recueillement. Le public allemand très appréciateur suit le groupe jusqu’au bout et Bono en profite pour remercier le chancelier Schröder et le chanteur Herbert Grönemeyer pour leur rôle dans la campagne d’annulation de la dette des pays du tiers-monde.

Les rappels concentrent le tir sur la période « allemande » du groupe. ‘Made in Berlin! » clame le chanteur pour introduire une version magistrale de « The Fly », la meilleure sans aucun doute de toutes que j’ai entendues à ce jour, et le highlight incontesté de ce show. « Ils la jouent toujours comme ça? » demande mon pote qui s’est abstenu d’écouter tout bootleg 2005 avant ce soir fatidique. Non! Affublé d’une sombre casquette à visière évoquant immanquablement la sinistre Vopo, ex-police est-allemande des frontières, Bono guitare en main contribue et pas qu’un peu au déluge sonore qui s’abat sur la foule estomaquée. L’ode à la mouche prend ce soir des allures fort teutonnes : c’est de l’acier, du lourd et du prussien! Rejoignant le pyromane Edge et l’artilleur Adam, ils forment à trois devant un Larry plus bombardier que jamais un gang menaçant de hard-rockers froidement enragés dans une série de poses éclipsant feu Led Zeppelin. « All Because Of You » achève de convaincre dans ce registre et rend enfin justice à ce morceau, avec toute l’aggressivité nécessaire.

A chaque soir sa pépite, U2 pas chiche nous en refile 2, « With Or Without You » et « Party Girl » sur laquelle le frontman oubliera la moitié des textes… hilarant! Un second « Vertigo » plus intense encore en férocité que le premier vient conclure ces festivités. U2 vient encore de repousser ses limites, pour leur plus grand bonheur et le nôtre aussi, merci !!

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