Les necdotes de PopElevation, l’émir du bootleg (part. 2)

, par PopElevation 3 commentaires

PopElevation appartient au gratin du bootleg mondial. Il y est surnommé « l’émir ». Il a écouté et analysé tous les concerts que U2 ait daigné faire dans sa carrière. Grand prince, il partage avec vous ses necdotes pour le second leg du I+E Tour.

Retrouvez également les necdotes de PopElevation sur toutes nos fiches concert, accompagnées de notre guide de la tournée.


Turin – Palasport Olimpico

Turin est l’une des trois villes (avec Arnhem et Dublin) à avoir eu la malchance de vivre l’Elevation Tour en stade plutôt qu’en salle. La faute à un manque d’infrastructure nous dira-t-on à l’époque ! Le concert connaîtra de gros problèmes de son sur les premières chansons, et des coupures dans les retour-oreilles de nos 4 amis. Bono lâchera même un inhabituel et énervé « fuck off » pendant un violent larsen lors de Beautiful Day. Magnanime, le groupe offrira quand même deux chansons supplémentaires (dont une non prévue) par rapport à la setlist type de la tournée. Il fallait bien ça !

U2 sur la scène du Stadio Delle Alpi pour l'Elevation Tour.
U2 sur la scène du Stadio Delle Alpi pour l’Elevation Tour.

Amsterdam – Ziggo Dome

Dès qu’on me parle de Pays-Bas, mes petits radars s’affolent car, de mémoire d’addict aux bootlegs, U2 n’y a JAMAIS fait un concert moyen! Même sur les genoux après les 4 concerts de Dublin, usés moralement et dans un grand doute artistique, les concerts de janvier 1990 à Rotterdam sont fabuleux. Voilà donc une bonne raison d’aller prendre son Thalys avion pour Amsterdam. Deuxième bonne raison en forme de necdote : Amsterdam est la ville où le groupe donne le droit de vie ou de mort à certains de ses titres. En effet, Who’s Gonna Ride Your Wild Horses en « electric full band » meurt là-bas en 2005, même sort pour Running to Stand Still, alors que Miss Sarajevo la même année y surgit comme un champignon, et Until The End Of The World, Elevation ou Bad y reprennent du service en 2009.

U2 en duo avec B.B. King lors du Lovetown Tour.
U2 en duo avec B.B. King lors du Lovetown Tour.

Stockholm – Globe Arena

Bon si un jour on m’avait dit que j’écrirai quelque chose sur 40, je l’aurais pas cru, mais vu le déchainement de passion lu et entendu pour sa présence sur quelques villes US du IE tour, je vais le faire. La version ultime de 40 nous vient de Stockholm en 1985, et elle dure 14 minutes ! Mais attention hein, pas 14 minutes à la Bad du Live Aid, pas 14 minutes aux allures de pause-pipi avec le groupe perdu qui joue en boucle quatre notes en attendant que Bono ait une idée de la suite à donner aux évènements. Non, non, non ! Une VRAIE version de 14 minutes, en deux temps, avec un Bono content d’être là et usant de son répertoire d’impros et de snippets !

Après tout c'est moins risqué que de faire le trajet pour Discothèque!
Après tout c’est moins risqué que de faire le trajet pour Discothèque!

Berlin – Mercedes-Benz Arena

Amoureux de l’aussi rare que monstrueux 11 O’clock Tick Tock, c’est du côté de Berlin que vous en trouverez la meilleure version. C’était le 11 avril 1981 au Metropol. Bono est visiblement malade, avec quelques problèmes de voix pour les aigus (déjà) mais lui et le groupe signent néanmoins un show remarquable et une interprétation magique de cette chanson. Navigant entre scène et foule durant le titre, Bono finira par inviter une bonne dizaine de fans tour à tour à monter sur scène et à faire ce qu’ils veulent, même à lui brailler dans les oreilles. Punk fashion style !

U2 "vintage" durant l'October Tour.
U2 « vintage » durant l’October Tour.

Barcelone – Palau Sant Jordi

Si pour toi aussi, c’est une purge de te taper Crazy Tonight en version « dance cuban beat » et sa question frustrante qui s’ensuit à chaque écoute (« mais putain, c’était pas le bon moment d’enchaîner avec Discothèque là ? »), le concert du 2 juillet 2009 est fait pour toi. Pourquoi ? Parce que, pour les besoins de son clip, U2 y joue le titre en version rock pour l’unique fois de son histoire en tournée. Oui pas dans l’histoire du titre car deux autres versions rock existent de ce chef d’œuvre : en show case chez Letterman et à Good Morning America, mais rien à voir avec Barcelone et son vrai public.

La majestueuse The Claque à quelques minutes de l'ouverture du 360° Tour à Barcelone.
La majestueuse The Claque à quelques minutes de l’ouverture du 360° Tour à Barcelone.

Anvers – Sportpaleis

Un concert en Belgique c’est un peu le quota Cotorep pour un groupe du top mondial. Ca nous emmerde, on préférerait composer avec des gens normalement constitués mais on doit s’y plier. Mais comme U2 est sympa et catholique, ils font semblant. Semblant que le public belge est chaud bouillant, semblant que la Belgique est un pays merveilleux et semblant d’être content d’être là… Et comme on doit d’ailleurs tous faire semblant dans cette histoire, moi aussi, il faut que je vous trouve une necdote qui vaut le détour… Evidemment, j’évoquerais volontiers «I Love You » (ou « We Love You » je ne sais plus, qu’importe), cette funeste chanson inédite jouée un soir d’Août 2001 à Anvers et qui aura valu sur tous les forums francophones un bombage de torse collectif de la part de nos voisins outre cordon sanitaire. Mais non en fait, je préfère m’attarder sur cette version sympa de New Year’s Day du 10 Juin 2005 à Bruxelles, premier concert du leg européen. Avec sa belle intro au piano, et son démarrage progressif, ça nous aurait presque réconcilié avec ce vieux tube live usé du slip. Bonne idée avortée ou introduction ratée, l’histoire ne nous le dira jamais.

Bono au Stade du Roi Baudouin, le 10 juin 2005.
Bono au Stade du Roi Baudouin, le 10 juin 2005.

Cologne – Lanxess Arena

Cologne c’est un peu le chat noir de U2. Cologne, c’est l’histoire d’un concert raté en 1997 sur un parking à moitié vide de zone industrielle. Mais Cologne c’est aussi et surtout une étape catastrophique durant le Joshua Tree Tour. L’épisode est moins connu mais pourtant plus chaotique. Le promoteur local du concert, à rebours de la tradition de rigueur et d’organisation de la grande Allemagne des années 30, a complètement raté son système de billetterie. Les fans devaient effectuer deux contrôles avant de rentrer, dont un qui vérifiait l’authenticité des billets. Bilan de l’affaire, le groupe a démarré le concert devant un stade presque vide, et ce n’est que vers le premier tiers du concert que le tout le monde a pu rentrer. Depuis, le promoteur s’est retiré de la profession et dirige désormais un surplus militaire à Jamel, en ex-RDA.

La scène dépouillée du Joshua Tree Tour.
La scène dépouillée du Joshua Tree Tour.

Londres – O2 Arena

Londres, c’est plus de 100 concerts de U2. Rien que ça, ça a valeur de necdote. Mais j’ai décidé de m’adresser aux déçus de la version de Sunday Bloody Sunday version I+E Tour, et aux amoureux de la version album. Chopez-vous vite les deux concerts de Londres des 21 et 22 mars 1983. Vous y trouverez deux des plus belles perfs de la chanson, aux accents très War puisque Steve Wickham, le violoniste présent sur l’album (Sunday Bloody Sunday et Drowning man), monte sur scène pour accompagner le groupe pendant le titre.

Le Hammersmith Palais où U2 donna trois concerts en mars 1983.
Le Hammersmith Palais où U2 donna trois concerts en mars 1983.

Glasgow – SSE Hydro

Glasgow c’est l’histoire de deux concerts de l’Elevation Tour qui n’ont eu lieu que par la sainte grâce de la divine providence Bono. Alors que la tournée est calée et vendue, que le groupe répète et que la promo bat son plein, Bono est interviewé en direct sur une radio écossaise. L’animateur lui demande pourquoi le groupe ne passe pas par l’Ecosse. Le chanteur, toujours au courant de ses affaires, répond alors que c’est impensable ! Entre deux pubs, il jette un œil sur le planning de la tournée et s’aperçoit que l’animateur a bien raison : pas de U2 à Glasgow en 2001 ! « Ne pas jouer à Glasgow, c’est la même chose que de ne pas jouer à Boston, Rome ou Dublin » ajoute-t-il même avec ses larmes de crocodiles. Quelques semaines plus tard, l’offense était réparée et les billets mis en vente à l’arrache dix jours avant les-dits concerts! Merci Bono!

U2 sur scène durant l'Elevation Tour.
U2 sur scène durant l’Elevation Tour.

Paris – Bercy Arena

Le 7 mai 1992, Paris accueillait l’ouverture européenne du Zoo TV Tour. Mythique pour les uns, catastrophique pour les autres, ce concert n’a jamais laissé indifférent. La faute à une setlist écourtée et à un Bono totalement (trop?) survolté. La légende dira que le chanteur avait la gueule de bois à la suite d’une tournée des bars dans les rues de Paris avec son père. A celle-ci se serait ajoutée une mauvaise chute lui laissant un genou plein de douleurs. Quoi qu’il en soit, cette première date du leg européen du Zoo TV Tour nous aura laissé pour la postérité quelques sublimes versions live. Parmi elles, un magique With Or Without You durant lequel Bono se laissera aller à une double improvisation à la guitare (une au break, et une autre à la fin), sous les regards stupéfaits de Edge et Adam. Assurément l’une des plus belles et émouvantes versions d’un titre en mort clinique depuis près de 20 ans.

Bono et The Edge en tournée, période Zoo TV.
Bono et The Edge en tournée, période Zoo TV.

Discussions

3 commentaires ont été publiés pour cet article.

Fussy

Et bien j’attends de rentrer de vacances (ici le réseau est nul) pour voir 2,3 trucs comme le ’11 o’ clock’ au métropol et le fuck off!! de Turin.
Beau boulot, merci et excellent concert ce soir.

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bert

Un excellent boulot de l’ami PopElevation.

Mais concernant le « fuck off » de Turin, il m’a lui même confié après vérification qu’en fait Bono disait « Turn it off ». Une petite imprécision qui méritait d’être corrigée.

Pour les amateurs de « fuck off », un petit Rain à Leeds 97 sera du meilleur goût.

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Fussy

OK!-)

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