Oh My God !

, par Pascal 9 commentaires

New York, New York, comme un doux entêtement, ces deux mots et cette ville légendaire résonnaient dans ma tête depuis des semaines et encore plus intensément avec le deuil du précédent leg Européen aux impressions mitigées à bien des égards. En effet, malgré plusieurs gros concerts en stade, dont un très chaud à Rome (soirée incroyable quand j’y repense), U2 m’avait laissé sur ma faim au cours de ce leg 2. Un étrange sentiment d’inachevé avec des shows parfois trop prévisibles.

Un brin de nostalgie me poussait aussi à redécouvrir ce phénomène tant vanté d’un U2 Live qui se lâche littéralement aux USA. Rien de mieux donc, qu’une analyse en prise directe sur l’évènement, et sur cette générosité de Bono lui-même, décuplée chez l’Oncle Sam. Pourquoi ce phénomène ? Un complexe jamais résolu de ne pas avoir d’aïeuls immigrant ? Une rage intime de se faire adopter à son tour comme le suggère ce rappel étrange aux figures Rock de New York City que citera complaisamment Bono au cours du 1er show (Lou Reed, John Lennon, David Bowie…).

Vais-je trouver dans ce voyage, ce que j’allais y chercher ?

J’aborde rapidement les pérégrinations urbaines de votre humble témoin afin de mieux situer les futurs concerts de U2 dans leur contexte. NYC, est une ville décidément hors norme et comme on se l’imagine terrifiante… mais finalement dans le bon sens du terme, avec son île de Manhattan aux multiples facettes et sur quelques kilomètres carré seulement…

Tout à la fois décontractée et « très organisée », New York se révèle être une énorme usine à Business, mais réalisée de la manière la plus cool possible si je puis dire. Une conscience très réelle existe et bien au-delà d’une âme simplement américaine; évidemment démultiplié avec la mémoire du « Ground Zéro ». Ajoutons à tout cela, une « co existence » exemplaire des diverses communautés (comme le soulignera Bono lui-même un peu plus tard dans la soirée), New York est au Rendez-vous de sa destinée, incontestablement.

Noyé dans cette immensité urbaine, U2 débarquant avec son Vertigo Tour au sein de Big Apple, n’est plus qu’une attraction nocturne parmi tant d’autres et il faut allez directement au « Madison Square Garden  » (mes fameuses places Will Call à la clef …), pour se rendre compte que U2 sera bientôt dans la place. Les infos sur panneau électronique n’annonceront qu’en début de soirée les futurs shows, pourtant quelques fans attendent déjà dès ce midi du 7 Octobre. Rien de remarquable toutefois, au milieu du tohu bohu perpétuel de chaque avenue et rue New Yorkaise, qui pourrait ranger au rang d’anecdote notre divertissement « Irlandais nocturne, si nous nous avions pas eu en bel apéritif dès notre arrivé, soit la veille au soir où nous avons assisté au show télévisé « Late Night With Conan O’Brien ».

Bref, après toute une première journée (et quelques autres par la suite) à la découverte du phénomène Manhattan, direction le légendaire Madison pour entrer dans le vif du sujet (et qui nous préoccupe…).

4 ans, … plus de 4 ans après mes derniers shows en salles européennes, j’allais assister avec toute mon équipe à un concert de U2 dans une enceinte « plus serrée » et à leur mesure. Que peut on espérer de plus mythique que le Madison Square Garden pour cela ? Il aura tout de même fallu traverser l’Atlantique pour retrouver ces ambiances, enfin passons…

New York, c’est aussi la ville « déclarée » adoptive de Bono. Un état d’esprit plus proche dorénavant de ses convictions profondes, qu’un Dublin ou autre villégiature sur la côte d’Azur. En résumé, « The place to be good to live ».

Armé de cette assurance que nous évoluerons au centre du phénomène et à la croisée d’un public et d’une ville de prédilection, nous pénétrons dans cette salle de légende, et quelle salle..! Refaite à neuf, une organisation hors pair, un dispositif tournée vers le confort de son public, Clim, Bars, Merchandising spécifique dont un très judicieux tee shirt Vertigo/Manhattan. Seuls les hôtes expérimentés mais d’un certain âge me feront regretter par exemple les gentilles hôtesses d’un Bercy :-). Le Madison manifestement sait recevoir avec un U2 qui ne sera qu’un locataire parmi tant d’autres durant cet automne chargé (Paulo Mc Cartney, les Rolling Stones, Coldplay, Elton John etc..) et à l’orée d’une nouvelle saison des « Knicks ».

Acoustique de grande qualité, « le support band « Keane » nous permet de jauger ce retour salle et comme attendu, ce groupe jouera devant 1/3 du public, la majorité des futurs spectateurs étant évidemment au devant des stands de rafraîchissement et autres marchandises.

Les premières notes résonnent comme un murmure au cœur de la guitare de The Edge, nous nous attendons à une entrée en matière beaucoup mieux scénarisé qu’en Europe, digne de nos meilleurs frissons,…espoirs non déçus avec le somptueux bal d’ouverture « City Of Blinding Lights », Bono surgit dans le noir et en bout d’ellipse, clameur extraordinaire, c’est un groupe motivé qui arrive en scène ! Dès les 1eres minutes, cela nous crève les yeux, U2 ne donne sa pleine mesure qu’en salle avec un retour « ferveur » immédiat du public (…sur investissement). Bono s’exprime très vite son satisfecsit sincère « New York, Home sweet Home..! »

Inutile de préciser que cette com’ parfaitement huilée même si sans doute spontanée, a fait son effet. Dorénavant le groupe et son public ne se reposeront plus. Le show se situant sur des hauteurs d’une rare intensité, que nous ne pouvions même pas imaginer, même dans nos rêves les plus accomplis.

« Vertigo » version longue, s’enchaîne immédiatement, « Elevation » (ho! surprise.. déjà) en Track 3, démontre ce que participation active veut dire. « The Electric Co »…!!, Ah ! Ce titre explose littéralement dans sa signification rock héroïque au sein de cette enceinte/atmosphère électrique…justement. Au cours de ce titre, Bono arrache un fan du public et tous deux déclinent un final éblouissant, ce quidam prend son pied au bout de l’ellipse, nous pouvons le comprendre… »The Ocean » arrive dans la foulée et nous permet de savourer doucement ce titre  » Boy » complètement zappé hélas l’été dernier.

La suite de la set list est désormais plus classique mais ne nous prépare pas aux rappels qui seront complètement chamboulés et qui déjà sur les deux seuls 1ers shows (sur 5 en Octobre) surprendront dans leur contenu et dans leur ordre.

Auparavant nous aurons droit à « Miss Sarajevo », salué comme il se doit avec la toujours belle perf vocale de Bono, mais surtout (et enfin !) un « Streets » épique donnant son plein effet sur ce public New Yorkais qui éclatera en ovation sur la fin du titre, avec la furtive impression qu’elle ne s’arrêtera pas de sitôt ! Bono subjugué, s’arrête…observateur… impressionné lui-même… lâche un « Oh !! My God ! », qui en dit long sur sa faculté à être encore agréablement surpris par son public, après pourtant des milliers de concerts à son compteur.

Le second concert du 8 au soir ne sera pas moins fameux et aura aussi son lot de belles surprises, avec notamment un « One » enfin inhabituel chanté en duo avec de Mary J. Blige et ses vocaux impressionnant. Un peu à l’image de leur précédent duo réalisé il y a quelques semaines, lors de l’émission NBC pour les victimes de l’ouragan Katrina, « Shelter from the Storm ».

Autre impro (nous le croyons !?), un appel téléphonique spontané à Gavin Friday, pour lui souhaiter à 20 000 poumons déployés un chaleureux anniversaire, suivra le 1er « All I Want Is You »» US de la tournée. Fantastique, le mot n’est pas trop fort pour une fois et nous ne sommes pas encore au bout de situation inédites !

Les rappels donc (1er et second soir confondus dans ce texte), qui seront tout en nuance et déjà diversifiés à seulement 24h d’intervalle. Seul point commun, « The First Time » en préambule et en acoustique. Ok ce n’est pas un retour « industriel » comme sur « Zoo Station », mais diable! Avec un arrangement sonore amplifiant radicalement la gratte de The Edge, ce morceau est excellent, rien à jeter. Viendront ensuite « Stuck in a moment » pour le 7 et « Wh’o Gonna Ride Your Wild Horses  » pour le 8, toutes deux en version acoustique au début puis enchaînement de la session rythmique par la suite. Décidément U2 quand il le peut (ou le veut) sait alterner les plaisirs et la qualité de ses versions.

Le show CBS du 6 Octobre nous l’avait suggéré, les sets list précédentes nous en avaient donné le sérieux espoir… « How To Dismantle An Atomic Bomb » ne nous avait pas livré toutes ses pépites en Live, il en restait au moins deux voire 3 et pas des moindres ! Nous n’aurons donc pas que des miettes durant les rappels du 7 (ok c’est facile :)), avec « Crumbs from your table » et ses faux airs de « Walk On » puis un Fast Cars dansé en duo avec une fan des plus douée pour le folklore Andalou…C’est « Original of The Species » magistral qui s’invitera au sein des rappels du 8, toujours avec « Fast Cars » désormais plus très loin … Somptueux il faut le répéter, le seul regret étant de ne pas les avoir obtenu plus tôt (ou plus longuement pour  » Original ») sur le Leg Europe.

En apothéose finale, une fin inédite le 1er soir, avec « With or Withou you » (ça méritait d’être tenté et le résultat n’est pas dénué d’intérêt) une autre plus classique le soir suivant mais inédite pour ma part avec « 40 », efficace conclusion, qui peut me faire quitter les lieux comblé et rassuré.

J’ai trouvé ce que j’étais venu chercher, U2 est bien sans conteste le meilleur groupe « Live » au monde… mais en salle.

Discussions

9 commentaires ont été publiés pour cet article.

Vince

Bush n’est bientôt plus président et c’est tant mieux!
Bono n’a pas choisi de rencontrer l’homme mais LE président qui peut faire bouger les choses!!
Courage Bono!!

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I will follow

Stop, débat stérile et inintéressant sur stade ou pas stade… par contre voici un sujet à reflexion: pour ou contre le repas intimiste entre BUSH et Bono ?

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jayce12

j’vous comprend pas les mecs, c’est normal que les concert en salles soient différent que ceux en stade
en stade ya environ 50.000 spectateurs, c’est forcément plus intimiste en salles…!
mais bon j’ai fait ke le sdf donc vous allez dire je peux pa comparer……………………

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Atomic Mofo

Pour le moment, les faits sont là.. l’indoor US est plus leur truc que les Stades (Européens ou non!)

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alexvox

Ah cette bonne vieille habitude de trouver tout meilleur chez les autres ….

Si U2 avait fait des concerts indoor en Europe et Outdoor aux USA, on aurait eu les protestations et manifestations de jalousie opposées, j’en suis persuadé ! ;-)

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Atomic Mofo

Content que le voyage est valu la peine!

On retrouve le U2 que nous aimons et pas stéréotypé format EUROPE.

Allez un leg 4 europe mais des salles?

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I will follow

Il faudrait finalement voir un show en Afrique ou en Asie pour voir si ça sonne vraiment bien, mais bon…pas pour demain…

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Pascal

J ai assisté au 2, c’est entre les lignes…
donc je ne me sens pas plus du côté Ricain salle à la base, que Stadium Europe

Et franchement, sans revenir sur les perfs , mais juste sur les termes de Bono..

Sans parti pris de ma part, mais vraiement!!
cela semblait bq plus vrai à New York, je ne sais pas pourquoi, j aurais aimé le show de Nice décidément "+ à la maison" que cela, mais le fait est que c’est à NYC,que cela s’est passé et cela sonnait plus juste, décidément…

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bouba

ce qui métonne c’est que les "oh my god" et "sweet home" était présent aussi a nice mais en français….donc la sincérité j en doute.
J aimerai qu on arrete de critiquer U2 en stade et qu on respecte ceux qui se sont éclté cet été.
Je le répéte j ai assisté a bercy en 2001 et je prefere de tres tres loin la perf des irlandais a nice ou au sdf (nice de nuit, AHHH quelle bonheur, le 1er vertigo me fait encore frissonner)
oui U2 en salle se lache plus qu en stade mais le show est plus impressionnant et gigantesque en stade.
Apres tous les gouts existent et se respectent

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