U2, ce groupe en mort cérébrale

, par Cyril 33 commentaires

Willie Williams, que l’on avait peu entendu depuis le lancement du iNNONCENCE + eXPERIENCE Tour, donne une interview au site Live Design sur la création de cette nouvelle tournée et ses ambitions artistiques.

Comme à son habitude, le «directeur créatif» de U2, c’est son poste, y explique comment l’idée de ces nouveaux concerts a germé et de quelle manière les différents éléments ont pris forme les uns après les autres. Une discussion avec Bono, repartir d’une «simple ampoule» en lieu et place des 200 camions envoyés sur les routes pour transporter The Claw et l’histoire de ces quatre garçons, qui ont grandi durant les années 70. Voilà pour le pitch général.

Là où cette première partie d’entretien est particulièrement instructive, c’est lorsqu’il s’agit d’évoquer le fameux concept de «paires de concerts», mort-né. Si l’on en croit les dires de Willie Williams, le groupe et son équipe artistique ont tenu à cette idée jusqu’aux débuts des répétitions. C’est alors, incroyable surprise, qu’ils ont réalisé qu’un tel projet les obligerait à écarter certains titres un soir sur deux. «C’était un obstacle trop compliqué à contourner», se justifie Williams. C’est vrai qu’avec seulement treize albums à son actif, le groupe pouvait craindre que la maigreur de son catalogue l’empêche de remplir sa setlist. Ce n’est pas tout.

U2, en bon groupe de bal musette qu’il est devenu, ne voulait surtout pas décevoir ses spectateurs. «La probabilité qu’une personne achète un billet pour le « mauvais » concert, selon ses goûts, a fait de cette idée un champ de mines», ajoute le designer. Eh oui, un spectateur aurait pu repartir sans avoir entendu One, Pride, Streets ou Vertigo… Quelle horreur !

Et voilà tout le problème de U2. Ce groupe, pétrifié à l’idée de déplaire ne serait-ce qu’un soir à un seul spectateur, ne parvient plus à prendre le moindre risque. Il est devenu incapable de proposer et d’assumer un concept audacieux. C’est ainsi que ce groupe de quinquagénaires s’est embarqué dans une tournée conceptuellement bancale, où l’essentiel n’est plus de proposer un spectacle ambitieux mais de faire au mieux pour plaire au plus grand monde. Au risque que cela devienne un robinet à eau tiède.

En 2015, U2 a peur et c’est probablement la pire des fins qui pouvait lui arriver.

Discussions

33 commentaires ont été publiés pour cet article.

bouba

En parlant de tripes je sors du vélodrome… 2h50 de concert de Paul mccartney… Énorme 72ans une belle leçon, c’est tout simplement une légende

Répondre
Carlos

Paul mc cartney je l’ai vu dans un stade de france 3/4 vide avec des sieges dans la fosse, une soirée vraiment naze.
La comparaison avec u2 me parait douteuse

Répondre
cahuete

Stade de france aux 3/4 vide pour mc cartney tu crois vraiment ce que tu dis ou c est juste pour sortir la saucisse de l annee?

Répondre
Carlos

Tout le dernier etage etait baché pour ne pas donner l’impression d’echec, 32000 spectateurs quand u2 en fait 96000
Non pas de saucisse merci cacahuete je vais bien

Répondre
bouba

Si tu parles de 2004 il y avait 50000personnes.

Répondre
bouba

Justement hier il y avait que 40000personnes au vélodrome mais le gars a joué 2h45 avec la pêche.
U2 fait 96000 mais les sdf de 2009 sont joués pour faire le job version minimum syndical, je parle pas de 2010 où ct un bon concert.
Je parle surtout de mccartney en plus du boss car oui u2 avec 24 titres fait le minimum.

Répondre
cahuete

je crois que l on est enfin d´accord guffanti .

pour Bert le public américain est mauvais et il y aura plus de ferveur comme toujours et encore plus en salle mais de là resusciter un groupe en mort cérebale faut pas rever

Répondre
cahuete

ne pas chercher d´excuses mais finalement en trouver ……………

article absolument juste , surement d´ailleur le meilleur que j ai eu le plaisir à lire sur ce site qui résume très bien les critiques pour notre groupe préféré et la réalité actuelle : peureux , incapables , sans ambition

Répondre
guffanti

Tu changera plus toi. Je te rassure je n’attaque pas l’article de Cyril, au contraire je l’approuve. Malheureusement comme tu le dit il et trés juste ,analyse parfaite. Aprés je constate que sur les morceaux du dernier album que U2 daigne ou ose tenté sur scéne et impeccablement interprété comme California ,le public se met comme le dit cyril « en mort cérébrale » lui aussi! Ce qui n’incite pas le groupe a continuer. C’est tout ce que je voulait dire. Alors on et d’accord c’est bien de leur faute je dit pas le contraire car avant U2 imposer leur morceaux sur scéne maintenant c’est l’inverse il en sont arrivé a un point ou ils on peur de proposé autre chose, de surprendre ou d’innover. C’est bien triste.

Répondre
bert

C’est un fait que le public est totalement amorphe du début à la fin, particulière en fosse. Les raisons sont multiples :

– L’audience du groupe vieillit elle aussi, la moyenne d’âge commence à plûtot se rapprocher des 40 ans en fosse, ne nous voilons pas la face.

– U2 draine pas mal de quidam qui viennent pour voir et ne connaissent pas plus que ça, on a meme vu une tripotée de nanas sapées en robe de soirée et talons aiguilles en fosse.

– On ne peut pas dire que leur public soit très « rock » vue leur musique, et le passe-temps c’est de faire des selfies ou de filmer Bono avec son portable. La fosse est devenue une marée de téléphones portables tendus vers le groupe.

– Cette double voire triple scène qui fait qu’on passe une partie du concert à ne rien voir n’arrange rien aux choses.

Honnêtement croire que ça va changer en Europe me semble un brin optimiste! Les publics de ce type de concert sont devenus comme ça. Les fosses qui sautent à l’unisson à un concert de U2 c’est terminé et ça date pas de cette année. Pour ma part j’en a pas vu depuis 2001.

Répondre
Cyril

Le public était en effet particulièrement calme durant ces concerts américains. La faute à qui ? A tout et à tout le monde. Comme le dit justement bert, le fait de ne pas avoir réussi à rajeunir l’audience fini par avoir une incidence sur ce qui se produit dans la salle.
C’était d’ailleurs très symptomatique de voir à quel point l’ambiance devant les salles avant les premiers shows de la tournée était calme, presque aseptisée. Cela manquait de ferveur, d’enthousiasme! Nous verrons si l’Europe peut redonner de l’élan à cette tournée, mais c’est un tout. A U2 aussi d’y mettre du sien.

Quant aux titres de SOI, oui ils sont bien maîtrisés sur scène, oui ils rendent bien en live, mais tant que Bono n’y mettra pas ses tripes, il ne se passera rien. C’est la différence avec les tubes : Streets n’a pas besoin «d’investissement» pour ravir les gens car le truc est ancré en eux, alors que les nouveautés ont besoin qu’on les aime, qu’on les pousse et là, fort est de constater que l’on en est loin.

Répondre
yeah

Et du coup, Bono peut-il (veut?) y mettre ses tripes?

Répondre
Pascal

L’un pousse moins l’autre ou vice et versa et les exigences sont moindres.

Répondre
guffanti

Pour avoir vu seulement trois vidéos (j’essaye de me préservé un peu de surprise) California, Volcano et Cedarwood road (sans doute un des moment clé du live) et sans vouloir leur trouver d’excuse je trouve que le problème ce n’est pas que Bono ou U2 mais le public. Que ce soit sur California ou Volcano c’est choquant de voir la moitié de la salle sortir leur portable et filmé sans bouger et l’autre moitié découvrir le morceaux. C »est fou le public ne connaît pas le nouvel album comment voulez vous que le groupe les jouent. Normalement le public Européen devrait être plus réceptifs aux morceaux du dernier album (enfin j’espère). Ça les incitera peut être à les interpréter plus souvent.

Répondre
Pascal

Une tournée qui n’a de conceptuelle que le nom est une chose.

Travailler un peu son contenu en est une autre.

Au delà des déceptions de titres ou de cohérence. Ce qui manque aussi à cette tournée ce sont tout les petits ingrédients qui ont souvent rendu magique avec le petit frisson qui allait bien parfois sur les Tour précédents.

Ainsi, l’intro et le lancement du gig. Pas de quoi fracasser un Canard cette année quand les montés en tension étaient si belles avec au hasard , zoo station, mofo, even better en 2011 voire même un City en 2004.

Aucune version alternative hors sbs a se mettre sous la dent. Juste l’impression d’entendre les versions albums agrémentées de cris du public.

Pas de transition intelligente, qui se souvient de nos moments de frissons par exemple entre un Bad/Aiwiy-streets ou encore running/streets ?
La rien.

Le rappel d’un plat convenu , ils nous avaient habitué à bien mieux sans aller bien loin dans le temps, UV si tu me lis…

Moment gracieux oublié aussi en fin de concert.
Le Final avec un still qui n’a rien à foutre la, quand on a eu des Blindness et autre MOS….

Non , 3 moi de repets et 4 ans de break de tournée pour revenir avec si peu d’idées ou de subtiles variantes.

C’est triste pour nos petits cœurs

Répondre
Fred

100% d’accord avec toi.
Il n’y a rien de plus triste d’avoir l’impression d’écouter un CD en live. Je n’aime d’ailleurs pas du tout le Troubles du show… le duo vidéo avec Lykkeli accentue encore plus ce sentiment « CD », sans divergence possible. (je précise, j’aime bien le titre).

Répondre
unforgettableu2

on peut déjà tabler sur un premier soir hyper convenu à paris et un dernier en feu d’artifice alors que la logique veut la majorité des fans ont plutôt réussis à acheter des places pour la premiere date grace aux preventes
sacre u2 toujours tout à l’envers
seul espoir que the troubles ou volcano reviennent plus souvent

Répondre
yeah

Je partage totalement.
Et pour me faire encore plus mal, je relance d’un Please-streets.

Répondre
guffanti

J »y etait!! La Hollande les a toujours transcendé . Espérons que ça continue .Je serai a Amsterdam pour mon 1er live sur cette tournée.

Répondre
Fred

Pour moi, dès lors que les places ont été mises en ventes, l’idée de 2 show est tombée directement aux oubliettes. Cela n’a pas de sens de vendre des billets sans distinction, il y aurait peut avoir une alternance IE/I IE/E par exemple sur les titres des show, et cela signait un véritable engagement. Vendre du IE chaque jour = je te vend la même chose que d’habitude (=en terme de setlist live du groupe)

Donc, si je suis aussi déçu que vous sur ce point, je ne rejoint pas le coté pourfendeur de l’article (on peut toujours faire dire n’importe quoi à des brides d’informations collées les unes aux autres).

On a, et ils ont, tous fantasmé… La déception peut se transformer en frustration des fois. C’est la vie et le business….

Répondre
bono el

ni fleurs, ni couronnes…en plus à Bercy la fatigue sera là…pour le best-off

Répondre
The Fly13

Ceci dit dans les tournées avant 2000 zoo popmart
Pas une chanson changeait durant toute la tournée !!!

Répondre
yeah

Cela dépend le JT ne bougeait pas, le LT oui par exemple. Mais le changement a toujours été marginal chez eux, et moi je dois avouer que je n’y attache pas trop d’importance. Je préfère un set solide, articulé autour de SOI, quitte à être quasi identique tous les soirs comme ça été le cas sur de nombreuses tournées.
Mais pour revenir à l’article, c’est assez effrayant, rien ne les empêchaient d’avoir 2 sets structurés de la même façon en faisant varier les greatests (vu que c’est l’objet de leur tournée). Ça en dit long sur le regard qu’ils ont sur leur carrière, le tour, et le public.

Répondre
Pascal

Avec 23 ou 24 titres dont leurs si chers incontournables conséquence du trouillomètre à 0, cela ne laisse guère d’illusion de renouvellement.

Dingue de raisonner ainsi avec un tel catalogue et une fan-base solide.

Je ne veux pas revenir sur le Boss, mais un peu quand même…, cars ce qui est attirant justement sur ce gars, c’est que tu sais que tu ne verras JAMAIS deux fois le même show et titres… et là tout le monde est émoustillé et a l’impression d’assister à un truc unique

Répondre
jgomila

Bien d’accord avec toi. Je l’ai vu lors de son dernier passage au SDF. Une petite mise en jambe vers 17h pour les fans déjà là. Seul en scène avec une gratte et hop 20 min de concert pour le plaisir et puis 3 heures de concert avec des titres peu entendus des surprises des choix parmis les panneaux brandis par les fan hardcore du premier rang. Il a encore bien des leçons à donner à nos camarades irlandais le Boss…

Répondre
Fussy

Bon papier.. hélas..
A moins de mettre les doigts ds la pris et d’ un miracle.. Imaginons! C’est à dire qu’ils soient dans un concept live innocence indoor 2015 et expérience oudoor 2016 sans musette..
Mais finalement les miracles existent-ils?
Car sur une vingtaine de titres on aura tjs les smash hits
Ce dont je suis pas contre.., mais je voudrais holly joe mofo et compagnie..
Quoique vu les tignasses….. C’est mort.

Répondre
Jéjé

Bonsoir
Entièrement d’accord avec cette analyse et en poussant le bouchon je dirais que cette absence de risque pèse déjà depuis un moment, elle pointait déjà lors du Vertigo tour mais m’est apparu flagrante lors du 360° tour. En allant plus loin je dirais que Bono n’y arrive plus en live. Il ne peut plus suivre vocalement et plombe l’interprétation de beaucoup de titre. Et plutôt que de jouer là dessus et revoir les arrangements même et surtout dirais – je de titre incontournable (wowy, one, pride…la liste est longue), nos 4 irlandais préfèrent se cacher derrière des concepts fumeux et technologiques qui les enferment un peu plus chaque jours dans une impasse musicale. Tout cela me donne un impression d’immense gâchis (Edge n’est quand même pas la moitié d’un manche bordel). Ma déception avait été immense lors du 360° tour et au vu de ce que je peux lire entendre de cette tournée, je ne regrette pas de ne pas avoir pris de place pour Bercy cet Automne. Cela me remplis de tristesse de tenir de tels propos (je suis monté dans le bâteau lors du Josha Tree tour et n’ai depuis raté aucune tournée). Je garderai désormais cette vision d’un Bono géant, au sens propre comme au figuré, devant une télé immense à l’hippodrome de Vincenne en 1993 comme celle d’un paradis perdu. Pour moi une page se tourne. Je resterai fidèle aux albums ; le dernier n’est pas si mauvais que l’on peut le dire mais là encore les meilleurs titres ne sont pas joué live. Sans doute trop difficiles pour le camarade Bono.
Bien à vous tous et merci pour les analyses sans concession.

Répondre
Jéjé

Et oui moi aussi cette version m’a emballée mais le soufflé est vite retombé. D’abord parce que je persiste à dire que la voix de Bono n’est plus là et quand elle l’est (c’est le cas sur cette version; mais bon on n’est que le deuxième soir), sa présence sur scène non. Alors on peut gloser pendant des heures sur le fait qu’il aurait fallu attendre qu’il se remette davantage de son accident etc. etc. mais cette présence n’était déjà plus aussi régulière sur la dernière tournée. Et puis à l’écoute des versions suivantes de Raised By Wolves, je me dis que ce sera bien difficile de tenir cette régularité dans la qualité. Alors oui ce sera de nouveau la loterie (pourvu que l’on soit dans un bon soir). Je souhaite à tous ceux qui iront à Bercy de tomber le ou les soirées choisies pour le DVD ; peut – être là se lâcheront – ils ? Pour le reste la déception risque d’être grande. Quant à la setlist, il est vrai que U2 n’a jamais été adepte de changement entre les concerts mais l’énergie y était quand même non ?

Répondre

Répondre à guffanti

(Annuler la réponse)