Une journée interminable avec rien d’autre en tête que cet événement, en tous cas pour un fan, que de revoir U2 et qui plus est dans une émission de télé, fait unique pour notre beau pays.

Nous sommes réunis et idéalement placés puisque juste à côté d’Adam, dont le jeu de basse est très impressionnant vu de si près. Sans porter de jugement artistique, il n’est question que d’attitude, de cette manière si personnelle qu’il a de se tenir sur scène.

François Hollande passe vite, Pauline Lefèvre a des jambes superbes et les invités peuvent envahir le plateau durant la pause des Guignols. On aperçoit Cali, Assayas, des animateurs de Canal, une ancienne actrice de porno et voilà à peu près tout.

Eh puis, comme une apparition, presque irréelle, les membres de U2 arrivent sur scène, les uns après les autres. La foule se lève, applaudissements nourris, cris dans la foule. Bono prend la pause. Il sert quelques mains, fait des sourires, mais la bête est en cage. Évidemment jamais, même au Man Ray, je n’avais vu le fauve de si près.
Ce moment où il attend son heure, qu’on le libère, est saisissant et on comprend à ce moment précis comme la scène est et demeure son élément.

Le générique revient, Michel Denisot reprend l’antenne et lance les quatre irlandais qui passeraient presque pour des gamins tant ils respirent la fougue et l’envie d’en découdre.

‘Get On Your Boots’ passe étrangement derrière un écran, se sont-il encore améliorés ou est-ce plus simplement le live qui change tout, impossible de vous répondre, mais une chose est certaine : ça bouge fort, très fort ! Le morceau prend une dimension toute autre lorsque l’on est dedans, avec eux. Les sceptiques peuvent être rassurés, cet été, U2 vous soulèvera une fois de plus.

L’interview est sympa, Bono fait du Bono, et Edge l’accompagne avec son élégance et sa gentillesse habituelle. Pas de grande révélation et dommage que personne ne parle de la tournée à venir.

La foule, dense, attend la deuxième performance, ‘Breathe’ est annoncé… Et réussi ! Alors que le morceau semble manquer d’un grain de folie sur la version album, il prend la forme, live, d’un hymne qui fera rapidement chanter les stades. Encore un fois, Bono prend les choses en main, grimpe sur la table de l’émission, accompagné d’un fan visiteur de Sucking d’ailleurs, harangue The Edge et termine cette soirée sur une note de rock comme on l’attendait.

Eh puis… On attend. Notre contact, un autre venu d’un forum voisin, l’assistant réalisateur sur le plateau, tout le monde sait et attend que U2 revienne jouer un 3ème titre après la fin de l’émission. Quelques secondes de flottement, ce même assistant vient devant Michel Denisot, croise les bras, Denisot se tourne vers nous et lâche, laconique « bon, bonsoir », ils ne reviendront pas.

Quoi ? Pardon, ? Vous vous foutez de nous ou quoi ?! Évidemment que nous sommes des enfants trop gâtés, nous avons assisté à une perf’ géniale, un moment privilégié, mais savoir que nous aurions le droit à ce petit bonus pour finalement rester sur sa faim laisse une impression de manque. Étaient-ils fatigués ? Est-ce que le morceau n’était pas encore au point ? Aucune idée, si ce n’est que malgré tout le plaisir reçu ce soir, une petite frustration nous envahit en quittant les locaux de Canal Plus, comme si je retrouvais U2 pile là où je les avais laissé le 10 juillet 2005, dans le meilleur comme dans le « pire ».

L’ami Pascal, bouillonant, s’est aussi lancé dans sa revue de journée U2.
La voici sous vos yeux ébahis :

Paris sous la grisaille et sous une pluie fine en ce lundi matin. Ca ressemble diablement à un temps irlandais classique de m…au moment même où Paname va recevoir pour la 1ere fois, les quatre gars de Dublin sur un plateau télé.
Pour autant, ma petite personne essaie de se convaincre que cela n’est pas très important, un gros travail pour relativiser tout cela. Après tout ce n’est que du divertissement et l’ami Zézé à dit toute la journée que U2 « c’est pas beau » depuis au moins deux décennies, alors… je peux bien envoyer valser les espoirs d’invitation de dernière minute par le Grand Journal, une émission d’ailleurs que j’apprécie très modérément car applaudir à tout va n’importe qui, un François Hollande par exemple, les blagues à deux balles d’une Miss Météo si jolies gambettes soit-elle, ou encore les coupures de Pub, très peu pour moi…

Pour arriver à cet état d’esprit et ne point trop se marteler que nos espoirs et nos efforts n’ont finalement pas permis de faire participer l’ensemble des pré-sélectionnés du site, sortir…prendre l’air, sortir encore…se plonger dans les comités à rallonge et tenter d’oublier. Pas avant évidemment de remercier les derniers efforts de « Claponline » envers Canal +, qui nous décroche dans la matinée un sésame pour l’ami Fredo ; sait-on jamais rester élégant et humain avec Leslie qui a fait, elle aussi son maximum depuis des jours.

15h 30 et des brouettes…, « I don’t believe in miracles but they happen everyday » comme dit l’ami Dave (Laure si tu me lis, je l’ai casé ! !), une impossibilité de dernière minute, et l’adorable Leslie me rappelle, « Yes, we can » me dit-elle ! Incroyable, j’en serais, après avoir organisé la soirée du Manray, il y a déjà.. pfff des années sans avoir personnellement pu y participer, je vais avoir une nouvelle opportunité de croiser leur route !

L’avantage de cette non-attente finalement récompensée, c’est de me rendre à cet événement sans aucune pression ou une anticipation « fan-attitude » engorgée d’adrénaline. Non rien de tout cela, j’y vais zen, détaché, tout simplement content, je n’imagine rien, bref pas de prise de tête, « just for fun ».

L’équipe de Sucking se retrouve devant les studios de Canal, nous causons quelques instants, de sacrés veinards, conscient de cet état de fait mais aussi la responsabilité de représenter dignement nos fucking visiteurs ;) !
Nous rentrons pour quelques dizaines de minutes d’attente dans une « anti-chambre façon Canal », avant l’immersion dans le grand chaudron du direct.
Nous rencontrons beaucoup d’anciens visages, connus ou vagues connaissances années après années, donc beaucoup de fidèles…rassurant… et en même temps se dire qu’un certain renouvellement n’est peut être pas sur ces dernières années qu’une problématique des albums de U2…
Oui beaucoup de fidèles semblent déjà être au diapason de leur groupe préféré et force est de constater qu’il n’y pas que sur les épaules de Bono que les ans pèsent. Ca et là, quelques soucis d’esthétisme aussi dans la posture et la tenue…Signe aussi de cette ténacité à cloner ses idoles ? Néanmoins, chez Bono tout du moins, il y a le charisme qui sauve tout. Bref, passons, ce ne sont que des détails amusants après tout, et si je suis là, c’est que je fais aussi partie de cette étrange secte.

Nous rentrons dans la fosse au lion, je passerai rapidement sur la 1ere partie politique de l’émission, assez peu fan moi-même de l’ex de Ségolène, qui en partant essaie tant bien que mal de rallier son auditoire, demander de saluer son ami Bono pour lui, je lui précise plus directement que je ne crois pas pourtant qu’ils aient fait les bancs d’HEC ensemble ;), il en convient… next !

Le grand moment arrive, la tension monte d’un coup sur le plateau, ils arrivent. Tout d’abord Larry qui s’installe (ovation), puis The Edge et sa chemise de bûcheron mais aussi ses converses de 1989, vient ensuite Adam encore une fois le plus sobre de la bande (l’équipe de Sukcing ayant la chance d’être quasiment à sa gauche, nous n’avons pas boudé notre plaisir, quand bien même plusieurs fois durant les deux titres, les rugissements et mouvements de son impressionnante Basse donnaient l’impression de pouvoir nous décoller la mâchoire, d’un coup d’un seul !) Enfin Bono en pleine forme, à l’aise, décontracté et heureux d’être là, de découvrir semble t’il son 1er public sur cette tournée promo 2009, uniquement dédié à son groupe et non pas noyé dans une ambiance de remises de prix à travers le monde, si musicale soit elle par les temps qui courent.
Nous avions bien été prévenus au préalable par la production sur la qualité du son « live » pour cette prestation. Effectivement nous ne serons pas déçus ! Dorénavant, plus rien se sera comme avant sur ce plateau Canal + et les figures/Journalistes/VIP de la chaîne n’y feront rien, U2 nous fait décoller instantanément ! Ce groupe à 2 mètres de nous et sans les fioritures et
habillages sonores des Eno et consort, est à cet instant précis foutrement « Rock », et force est d’admettre que l’article de Cyril est vraiment hors sujet ;).
« Get on your Boots », son lancement warm up façon Zoo TV Tour, avec ses 1eres notes de Marseillaise que nous entendons à peine sur le plateau, explose tout ! Le seul regret lorsque revenus « at home » quelques heures après, nous regardons les enregistrements TV, c’est de constater que cette fichue performance est plus qu’aseptisée par rapport à leur réelle prestation scénique prise comme une claque salvatrice en pleine tronche ! ! Alors détailler, scruter les points forts ou faibles de ce « Boots » Version française, on s’en moque totalement, pour se dire décidément qu’il n’y a que ce foutu groupe capable de renverser n’importe quel septique en quelques secondes (Zézé si tu nous lis..).

Place ensuite aux figures imposées avec cette interview de Bono et The Edge, vous l’avez tous vu, et sur ce point pas de réelle différence entre le rendu plateau et le rendu canapé, juste une légère déception de ne jamais convier à la causette les « deux autres », qui auraient sûrement des réponses plus inspirées à formuler parfois que leur propre leader. Celui ci n’y va pas par quatre chemins, annonce la couleur, « The Edge le mec le plus influent des ces 25 dernières années sur l’ensemble des groupes rock de la planète », en résumé, Bono reprends plusieurs fois la ceinture poids lourd du plus grand groupe au monde ; cette humilité à la télé française plaira encore beaucoup à nos confrères des Inrockuptibles et autre R&F…

Enfin, les minutes les plus inoubliables de la soirée, pour la première et dernière fois nous allons entendre en live la première performance scénique (vous m’avez suivi là ?) d’un autre titre de « No Line The Horizon », lemésestimé « Breathe » (« Breeest !» dans le Finistère pour Michel Denisot).

Et bien, définitivement ce titre tapageur, a réconcilié les derniers septiques à la fois sur la qualité intrinsèque de ce morceau et sur la faculté de U2 à sublimer celui ci en live ; Pour une première fois, c’est un lancement réussi ! La batterie ouvre le bal et décroche tout, The Edge et Adam se lâchent carrément (je vous le confirme tout du moins pour Adam, un délice de se focaliser sur ses cordes ! !) , enfin Bono fait son show et met le feu s’il besoin en était encore dans le studio. Clair, net, sans bavure, en un mot un seul, jouissif !

Dès le titre terminé, Paulo s’éclipse… déjà ? Que se passe t’il, un blanc sur le plateau, un break « Omar et Fred », tout le monde reste persuadé que… et attends sagement, retour en direct sur le plateau, nous sommes suspendus aux annonces de Sieur Denisot qui lui aussi attend les instructions, « The information », … pour le 3eme titre surprise (et répété dans l’après midi)… qui n’en est plus pour tout le monde sur le plateau. Des techniciens s’annoncent, les bras en croix, non c’est fini, on tire le rideau, Denisot s’exécute et annonce la fin de l’émission… NRJ la grande radio rock de référence dans l’hexagone ne peut attendre, Paul Mc Guinness toujours derrière les manettes, en fond de salle, non plus.

Une ultime frustration pointe donc légitimement jusqu’à faire perdre presque son sang froid à l’ami Cyril (je plaisante ;  ), déjà prêt pour un édito incendiaire style « Nice 2005 », mais il se contentera du 10 juillet de la même année finalement…

En conclusion plus sérieuse, si cette célébration n’est finalement que la face Nord d’une série de passages promo et marketing, il n’en demeure pas moins, que ces instants uniques ne se présente pas plusieurs fois dans la vie d’un auditeur éclairé sur U2. Nous avons pris un pied monumental et gageons dans une moindre mesure que ce fut le cas devant vos écrans plat ;) avec toujours cette pensée pour nos visiteurs qui étaient initialement pressentis de nous accompagner…
Un engagement pour finir sur ce point qui nous tient à cœur : des opportunités nous en aurons très prochainement, nous pouvons vous assurer que nous ferons tout… tout pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier de quelque manière que ce soit.

Sur ce, that’s all folks ! !